La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Le Bronze moyen 299
bien que des vases minyens et mats mésohelladiques, ont confirmé la
chronologie. La longueur de la ville dépassait les 200 mètres et elle
atteignait par endroits 80 mètres de large, tandis qu’à l’une des extrémi-
tés, là où le mur séparait les maisons de la mer, elle arrivait à peine à
20 mètres. En générai, les maisons étaient serrées les unes contre les
autres en blocs, avec de petites pièces pas toujours disposées régulière-
ment, et sans espaces libres comme des grandes cours ou des places.
L’orientation générale était presque partout la même, avec de petits
écarts par rapport à l’axe principal. Cependant, l’arrangement de la
ville donne l’impression que des progrès importants avaient été réalisés
dans le domaine de l’urbanisme.
Bien qu’il n’ait pas encore acquis la forme finale qui devait être la
sienne au Cycladique récent, le mur d’enceinte était bien supérieur aux
périboles protocycladiques de Chalandriani et de Panermos (Naxos).
Une façade à redans, des bastions rectangulaires et des portes bien
organisées témoignent des progrès accomplis. On ne sait si les petites
pièces aménagées dans l’épaisseur de la double muraille existaient déjà à
cette époque. Au cap Ourio, à Ténos, un mur de fortification, avec les
mêmes caractéristiques, semble appartenir à cette époque, alors que le
mur d’enceinte normal, avec ses grandes tours rectangulaires, à Haghios
Andréas (Siphnos) semble - du moins dans sa forme finale - être
postérieur. La fortification de l’habitat de I’Helladique moyen d’Égine
paraît, elle aussi, être de cette époque ; des remparts successifs disposés
irrégulièrement ont engendré des passages dédaliques qui protégeaient
les portes. Les dernières fouilles ont mis au jour une grande partie de
ce travail de fortification que le premier chercheur, Welter, avait cru
protohelladique.
Sur l’habitat de Paroikia, à Paros, la seule chose que nous sachions
c’est qu’il a continué d’exister depuis l’époque protohelladique mais
nous ignorons jusqu’à quel point il a été renouvelé. Quelques savants
croient qu’il n’y a pas eu de destruction. Des vestiges d’habitats du
Cycladique moyen ont été découverts égaiement dans d’autres îles :
Naxos (Grotta), Mykonos (Paliokastro), Siphnos (Kastro), Ténos (Cap
Ourio), Kéa (Haghia Irini) et Cythère (Kastri), mais souvent les vestiges
sont trop dispersés pour qu’on puisse se faire une idée, même générale,
des habitats. A Cythère, on a l’impression qu’il s’agit d’une installation
minoenne qui nous renseigne plus sur l’architecture protopalatiale
minoenne que sur celle du Cycladique moyen. Peut-être la recherche
future découvrira-t-elle davantage des choses sur les habitats du Cycladi-
que moyen et sur leurs fortifications.
Très peu de cimetières - alors que c’est le contraire pour le protocy-