La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

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aux points importants qui menaient à la mer ou contrôlaient les passa-
ges d’une mer à l’autre - comme les îles de Mochlos et Pseira, de
l’isthme de Hiérapétra (Vassiliki), des rades de l’extrémité est de la
Crète (Haghia Photia, Palaikastro et Zakro), des franges côtières (Kats-
amba, Lenda, Kalois Limenes et peut-être Kommos dans la région de
Phaistos) - les habitants se livraient surtout au commerce avec le
monde égéen et le monde civilisé qui l’entourait. Les petites maquettes
de bateaux qu’on rencontre dans les tombes et qui font partie du mobi-
lier funéraire, ne représentent pas des bateaux à plusieurs rangs de
rames ou à voiles, mais tout de même ils montrent l’évolution des
moyens de navigation, tout autant que certaines représentations sur
sceaux ; ces dernières, malgré une grande simplification et le rendement
conventionnel, présentent des bateaux tout aussi évolués que les bateaux
cycladiques dont nous possédons de nombreuses figurations. De toute
façon, on y voit beaucoup de rames, des haubans et des voiles, des
proues hautes, des poupes basses, des plats-bords protégés et, à
l’arrière, des poutres ou des éperons saillants. Ces habitats vivaient de
la pêche et quelques-uns des bateaux devaient être des bateaux de
pêche. Mais les sources de revenus les plus importantes étaient sans
aucun doute le commerce et les transports maritimes, souvent à de
grandes distances et pour lesquels on utilisait de plus grands bateaux.
L’enrichissement rapide des marchands-navigateurs est visible dans le
mobilier funéraire des tombes de Mochlos : beaucoup d’or et de pierres
précieuses. Dans ce type d’habitats, l’artisanat local était également
développé, comme le prouvent les outils, en métal ou en pierre, utilisés
par divers corps de métiers - menuisiers, maçons, tailleurs de pierres,
tanneurs, tisserands, etc. Mais on n’a pas retrouvé d’ateliers spéciaux
équipés de ces outils, ni de magasins qui offraient les produits. Le tra-
vail et le petit commerce se faisaient, à ce qu’il semble, à l’intérieur
même des maisons, comme c’est encore le cas - ou plutôt comme
c’était encore le cas il y a quelques années - dans les villages de mon-
tagnes crétois. I1 est clair que le travail était partagé entre ceux qui
avaient acquis une expérience particulière, expérience qui se transmet-
tait, comme c’était normal, de père en fils et de mère en fille.
Cette division de travail constituait, sans aucun doute, une base ferme
dans l’organisation de la vie sociale. Les petits génos s’agrandissaient
sans cesse par des alliances. C’est du moins ce qui ressort de l’utilisa-
tion - surtout dans la riche région agricole de la plaine de la Messara
- de grandes tombes à coupole où des centaines de personnes étaient
inhumées et qui appartenaient, selon toute probabilité, à des génos dif-
férents. Le mobilier funéraire de ces tombes prouve que la classe des