La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Les diverses branches de l’artisanat
Dès le début de la deuxième phase prépalatiale, les différentes bran-
ches de l’artisanat se développent de façon relativement indépendante,
ce qui prouve les progrès sensibles réalisés dans la division du travail
par la spécialisation. L’expérience acquise - grâce à une longue évolu-
tion et aux enseignements apportés dans l’île par de nouvelles installa-
tions de colons venus de l’Est et du Sud, aussi bien qu’aux influences
qui se répandent maintenant très rapidement en raison du développe-
ment de la navigation et du commerce extérieur - est alors mise en
valeur par une classe particulière, industrielle qui, elle aussi, est divisée
en catégories d’artisans, spécialisés dans les différentes branches de la
production. Cette expérience se transmettait de génération en généra-
tion, à l’intérieur des familles elles-mêmes, ou par apprentissage à
d’autres individus des groupes locaux. Nous sommes peu renseignés sur
ces branches de l’artisanat et ses créations, et d’une façon qui n’est pas
proportionnelle à leur importance, car elle dépend des restes qui nous
sont parvenus et, par conséquent, de leur résistance ; on n’a ainsi pres-
que rien conservé de la vannerie, du tissage, du travail du bois, etc.
Dans une certaine mesure, c’est par l’influence que ces techniques ont
exercé sur d’autres qui utilisaient des matériaux plus résistants -
l’argile, la pierre, le métal, l’os - que nous sommes renseignés. Et ces
informaticns sont d’autant plus complètes que ces techniques étaient
plus imitatives.
C’est la fabrication des vases et leur décoration qui sont les mieux
connues puisque les ustensiles en argile ant toujours été les plus répan-
dus et les mieux conservés, même s’ils se brisaient facilement et souvent
s’éparpillaient. Les ustensiles en pierre étaient encore plus résistants et
la science aurait pu, à partir de ceux-ci, suivre l’évolution si, en raison
de leur caractère, on n’avait pas gardé avec tant de conservatisme les
modèles anciens et si l’on avait été sûr qu’ils représentaient avec la
même densité toutes les phases qui se sont succédé. Les objets en métal
offrent les mêmes particularités, mais leur conservation est plus aléa-
toire ; les plus sensibles et ceux qui se sont trouvés dans les plus mau-
vaises conditions ont été détruits par l’oxydation ou fortement altérés ;
d’autres furent refondus et transformés ou leur métal utilisé à d’autres
fins ; ceux qui étaient en métal précieux furent très fréquemment déro-
bés ; il n’est donc pas possible de suivre tous les stades de leur évolu-
tion.
Relativement peu d’objets élaborés furent trouvés dans les habitats,
en dehors des produits céramiques, souvent fragmentaires et dispersés.