La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

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taille, portent, gravés sur le poros, les symboles de la quenouille,
emblème du gynécée. Un socle bas, rectangulaire servait peut-être -
toujours d’après Evans - de siège pour les femmes qui se paraient ;
l’eau, qui leur était indispensable, provenait d’un bassin qui se trouvait
derrière le mur, et coulait d’un robinet. De l’autre côté, il y avait les
latrines qui, d’après les remarques des experts d’Evans, étaient pourvues
d’un siège, d’un système à siphon, d’un réservoir d’eau et d’une fosse
septique située sous le mur de derrière. Si ces observations sont justes,
on doit reconnaître dans cette installation le plus ancien type de nos
W.-C. modernes.
Un autre corridor continuait l’itinéraire circulaire pour aboutir enfin
au portique du rez-de-chaussée du grand escalier ; c’est de ce couloir
qu’on accédait à une petite pièce sombre, utilisée comme dépôt des
archives si l’on en juge par les nombreuses tablettes qui y ont été trou-
vées ; sous un petit escalier de service menant aux étages supérieurs se
trouvait un petit dépôt. On a également trouvé beaucoup de tablettes et
d’empreintes de sceaux dans cette zone, de même que des restes de tré-
sors, d’objets en matières précieuses - ivoire, or, cristal de roche,
lapis-lazuli, etc. -, montrant qu’au-dessus de la salle d’archives il y
avait un trésor royal. C’est du même endroit que provient l’acrobate
chryséléphantin et, semble-t-il, la déesse aux serpents, également en or
et en ivoire, qui est sortie clandestinement en morceaux et se trouve
aujourd’hui au musée de Boston, restaurée.
I1 est logique de considérer comme annexe des appartements royaux le
secteur qui se trouvait tout de suite au sud ; il était relié à eux par une
rampe ; c’était, semble-t-il, le sanctuaire de la famille royale. Les chan-
gements intervenus dans les différentes phases, mais surtout lors de la
réoccupation après la destruction des palais, rendent difficile la reconsti-
tution de la forme originelle de ces appartements. On distingue une par-
tie, utilisée comme sanctuaire dans la deuxième phase, avec une ban-
quette, un dépôt de vases décorés de lis, une pièce avec une petite bai-
gnoire et un magasin avec des jarres en style de Camarès évolué. Une
autre partie comprenait un sanctuaire avec une table sacrée, une ban-
quette pour les ustensiles du culte et un espace très étroit pour quelques
adorants - sanctuaire qui a été trouvé intact avec tout son
équipement -, et, à côté, un bassin lustral de la forme usuelle. Les
appartements de l’étage, dans ce secteur, étaient desservis par un esca-
lier spécial, situé dans l’angle sud-est du palais. Juste à l’extérieur de
cet angle il y avait des maisons minoennes.
A Phaistos, les appartements royaux étaient situés dans l’aile nord,
sans aucun doute pour des raisons climatiques, puisque la grande cha-