La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Le Bronze récent en Crète 367
leur y était atténuée l’été et que, l’hiver, ils étaient davantage protégés
des vents qui balaient la plaine de la Messara. Devant, on avait vue sur
les sommets du Psiloritis (l’Ida) et, sous l’un des deux sommets de la
Selle de Digénis, on distinguait un point sombre, la grotte de Camarès.
Ici aussi c’est dans une entaille de la butte qu’on avait placé la plus
grande salle, avec le polythyron, le puits de lumière à colonnes et le
portique extérieur, peut-être destiné au roi, et, plus à l’intérieur, après
l’escalier par lequel on accédait aux appartements de l’étage, la salle
plus petite et plus isolée, pour la reine semble-t-il, comme à Cnossos,
avec un puits de lumière à colonnes, un petit portique intérieur et une
pièce principale avec des banquettes ; la salle communiquait par un
escalier particulier avec les appartements correspondants de l’étage. Sols
et murs étaient tout blancs, revêtus de plaques de gypse cristallin. Par
un couloir particulier on accédait à la salie de bains et à son vestibule ;
sa destination a, ici, été confirmée par une installation spéciale, acces-
sible d’une entrée séparée, par où l’on versait l’eau, à partir d’un
endroit plus élevé, sur le baigneur ; le vestibule était utilisé pour la pré-
paration du bain. C’est de là qu’on accédait aux latrines, d’un type plus
simple qu’à Cnossos. Au sud du mégaron de la reine, il y avait une
petite cour intérieure, accessible directement de la cour centrale par un
corridor ; de là une rampe menait aux étages.
A Malia, les appartements royaux se trouvaient à l’extrémité occiden-
taie de l’aile nord, ils donnaient donc sur la mer ; il y avait un grand
jardin devant. Leur système et leur distribution n’étaient pas différents,
à l’exception de la petite pièce de la reine qui n’était pas aussi isolée et
qui communiquait, par une sorte de corridor-portique, avec le mégaron
du roi. Au-delà du puits de lumière à piliers quadrangulaires, il y avait
des pièces plus petites, apparemment des boudoirs. Le mégaron royal
était constitué d’un puits de lumière, d’un polythyron dont les parasta-
des étaient encastrées dans le soi, d’un long portique extérieur qui se
continuait vers le vestibule de la salle de bains, et d’une chambre laté-
raie, (( retraite interne du mégaron )) (selon Homère), sorte de lieu de
repos, flanquant le polythyron. Tout était plus simple qu’à Cnossos et à
Phaistos ; mais la salle de bains avec son vestibule, accessible du méga-
ron royal par un corridor, ne manquait pas ; elle était de type ancien,
comme à Phaistos, avec un espace intérieur plus profond, accessible par
quelques marches. Le portique extérieur donnait sur le jardin. Un local
étroit, à l’ouest de la salle de bains, servait peut-être de latrines. Une
autre petite pièce, à laquelle on accédait directement depuis le mégaron,
faisait office de dépôt d’archives, si l’on en juge d’après les barres et
les tablettes inscrites qui y ont été trouvées.