La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

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d’autres tombes semblables, plus compactes toutefois et d’une technique
structurale renouvelée. C’était incontestablement des tombes de ce type
qui furent construites à Kamilari (région d’Haghia Triada) et sur la col-
line de Gypsadès à Cnossos. Leurs fouilleurs - Doro Levi et Hood -
ont pourtant considéré qu’elles ont été construites à la fin de l’époque
des Premiers Palais. Quoi qu’il en soit, ce qui est important c’est
qu’elles aient continué à être en usage jusqu’à la fin de la première
phase et que la première d’entre elles ait été réutilisée, après une assez
grande interruption, à la fin de l’époque néopalatiale (MR I1 B -
MR II1 A). Nous avons donc le chaînon qui manquait dans l’évolution des
tombes à tholos du début à la fin de la civilisation égéenne. Dans les
tombes à tholos de Kamilari et de Gypsadès la courbure des parois vers
l’intérieur sur une assez grande hauteur est très nette ; dans le premier
cas surtout, on distinguait à l’intérieur les assises tombées circulaire-
ment. La forme des tholoi ne soulève donc pas de doutes. Le diamètre
intérieur de la première atteint 7’65 m. L’entrée était assez haute, avec
des parastades monolithes, des seuils et un linteau monolithes, et elle
fermait avec une très grande dalle d’une seule pièce. Une rangée de
petites chambres à l’extérieur était utilisée pour le culte ; un espace dallé
hypèthre à l’extérieur de celles-ci servait pour les cérémonies. C’est éga-
lement une dalle monolithe qui fermait l’entrée de la tombe de Gypsadès.
Mais à partir de la phase suivante l’architecture des tombes devient
plus monumentale en même temps que se développent les tombes à
chambre taillées qui constituent essentiellement une évolution des tom-
bes taillées dans les grottes. De nombreux chercheurs ont soutenu que
cette forme est une transplantation mycénienne en Crète. Cela ne peut
pas être puisque c’est en Crète qu’on trouve les types originaux et que
des tombes taillées complètes y apparaissent dès le début de la deuxième
période. La roche tendre - le (< kouskouras n comme on l’appelle en
Crète - favorisait ce développement. La chambre est désormais accessi-
ble par un long couloir - le (( dromos )) - taillé dans le roc ou creusé
dans la terre. On y observe une certaine évolution : au début, il est
large et pas très long, avec les parois presque verticales, puis étroit et
très long avec des parois qui s’inclinent vers le haut ; l’évolution finale
a lieu essentiellement à l’époque post-palatiale. Au fond du dromos on a
le passage entrée, tantôt profond, tantôt court, avec une porte en arc
ou rectangulaire ou bien encore trapézoïdale et qui, presque toujours,
était fermée par des pierres après chaque sépulture. La chambre avait
des formes diverses : de carrée ou rectangulaire, souvent avec des ban-
quettes sur les côtés pour déposer les morts, elle prend la forme d’un
fer à cheval ou devient circulaire, ellipsoïde, trapézoïdale ou même irré-