La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

268 LA CIVILiSATlON ÉGÉENNE
décoration d’un coffret, elle ne constitue plus un indice de la construc-
tion protopalatiale, puisqu’il a été prouvé qu’elle date de la première
phase des nouveaux palais. Simplement, cette phase a gardé beaucoup
de choses de l’héritage protopalatial.
La manière de construire est toujours la même : constructions serrées,
blocs irréguliers étendus comprenant beaucoup de maisons séparées par
des ruelles dallées, parfois sans issue. Quand le terrain est en pente, ces
petites rues deviennent des escaliers. II y avait des maisons isolées, gros-
sièrement construites, ou au contraire, des résidences de riches proprié-
taires fonciers ou de toparques, presque indépendants du roi ; il semble
que l’on ait un cas semblable à Monastiraki d’Amari : on croirait
qu’il s’agit d’un petit palais comportant de nombreuses installations à
caractère agricole.
Quant aux travaux publics, nous en parlerons dans le chapitre sur la
vie économique.
L’architecture funéraire
Le conservatisme qui a toujours existé dans les coutumes funéraires et
la forme des monuments a contribué à ce que l’architecture funéraire se
poursuive presque sans changements. Les anciens enclos rectangulaires
et les tombes à tholos continuent à être utilisés pendant un certain
temps, après qu’on ait ajouté aux premiers des murs de séparation inté-
rieurs et de nouvelles chambres à l’extérieur des secondes. Bien des tho-
loi étaient débarrassées afin de faire de la place pour de nouvelles sépul-
tures. Mais il est certain qu’on n’a pas cessé de construire de nouveaux
monuments funéraires de même forme, même s’ils étaient de dimensions
plus réduites ; pourtant, à la fin de la période protopalatiale apparais-
sent quelques grandes tombes à coupole comme celle de Gypsadès et
peut-être les plus grandes tholoi du lieu-dit Kamilari, dans la région
d’Haghia Triada. La plus grande d’entre elles, avec un diamètre de
onze mètres, avait été construite - d’après Doro Levi qui l’a fouillée
- à l’époque des anciens palais, mais elle a surtout été utilisée pour des
sépultures de la première phase néopalatiale. Les fouilleurs français ont
admis que la principale utilisation du grand enclos funéraire de Chryso-
lakkos à Malia date des anciens palais et c’est à cette période qu’ils
attribuent les très belles offrandes funéraires en or qui y ont été trou-
vées. Bien que ce dernier point de vue ne semble pas être justifié, il ne
faut pas méconnaître l’importance d’un tel ensemble funéraire à cette
époque.