La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

200 LA CIVILISATION ÉGÉENNE
servaient les ustensiles en rapport avec lui. On a déjà parlé des kernoi
et décrit certains types ; ils étaient destinés à des offrandes multiples, de
liquides et de solides. Si les kernoi pour les offrandes de panspermia
avaient le même usage qu’en Crète, les cavités auraient été employées
pour mettre des spécimens représentatifs des diverses productions. Dans
les ustensiles qui avaient la forme d’une déesse de la fécondité, il est
normal d’admettre qu’on faisait des offrandes de lait, si on leur com-
pare les formes plastiques maternelles des rhytons crétois. Si la figurine
assise à la coupe de la collection Goulandris représente une divinité, on
a là un parallèle aux offrandes faites à la divinité ou à la prêtresse qui
la représente, et qui ont été figurées plus tard sur les fresques minoen-
nes et sur les bagues en or créto-mycéniennes. On peut considérer
comme certain qu’il y avait aussi des ustensiles d’un type particulier,
destinés aux offrandes rituelles, à l’encens, à l’éclairage des sanctuaires,
etc. Ce qui est difficile, c’est de distinguer ces ustensiles, à moins qu’on
ne soit aidé par des éléments annexes, comme dans le cas du plat avec
les petits oiseaux. On a déjà parlé de la musique rituelle lorsqu’il a été
question des figurines de musiciens, et de la danse religieuse relative-
ment aux représentations sur plaques. On préjugerait mal des façons de
prier et de supplier à partir des figurines cycladiques ; le croisement des
bras sur la poitrine pourrait avoir une signification autre que celle de la
concentration respectueuse, et au tout début du Cycladique nous
n’avons pas de figurines plastiques aux bras tendus vers l’avant ou vers
le haut, ou d’autres qui portent la main au front comme en Crète.
Nous ne sommes pas en position de savoir s’il faut donner une signi-
fication religieuse aux vases plastiques comme celui de l’ours qui tient
devant lui un baquet. Un potier pourrait l’avoir fabriqué dans un esprit
humoristique. Mais l’ustensile pourrait avoir été destiné à offrir du miel
à la divinité.
I1 n’est pas facile de distinguer les coutumes funéraires en rapport
avec les croyances religieuses. I1 y avait sûrement, dans les Cyclades,
des conceptions analogues à celles qu’on trouve dans le reste du monde
égéen, et c’est à elles qu’on doit la coutume du mobilier funéraire, des
offrandes et du dépôt des figurines pour assurer la protection des puis-
sances divines. Mais puisqu’il a été question de l’architecture funéraire,
des différents cimetières, du genre de mobilier funéraire, des mesures de
protection des morts, il n’est pas nécessaire de décrire ici en détail les
coutumes funéraires, d’autant plus que la plupart d’entre elles n’ont
laissé aucune trace ou seulement des traces imprécises.
De la vie privée des habitants du Cycladique ancien, nous ne pouvons
deviner que les lignes et les directions générales, utilisant moins les don-