La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

286 LA ClVlLlSATlON ÉGÉENNE
II nous est encore plus difficile d’apprendre quoi que ce soit de
l’organisation de la vie politique. Les caractéristiques fondamentales des
palais minoens ne semblent pas avoir changé, radicalement du moins,
entre l’époque des premiers palais et celle des seconds. L’institution des
rois en tant que chefs suprêmes semble se confirmer. Leur titre n’est
pas connu quoique Evans insistait à voir dans le nom légendaire de
Minos un titre plutôt que le nom de certains rois de Cnossos. Les trois
portraits sur des empreintes des sceaux du Hieroglyphic Deposit ont
permis d’identifier des personnages de la famille royale de Cnossos,
dont les titres étaient fournis par des inscriptions hiéroglyphiques,
imprimées par d’autres sceaux, sur les mêmes fragments d’argile. Le roi
se distingue par le diadème qui entoure ses cheveux frisés. Les symboles
du titre royal sont le chat sauvage - ou seulement la tête -, le trident
et le signe du trône. D’autres inscriptions hiéroglyphiques se rapportent
a des individus qui appartiennent à la plus haute hiérarchie royale. I1 a
été question du sceau du chef-musicien de la cour ; d’autres étaient
peut-être ceux du haut clergé. Le développement de la bureaucratie,
s’accompagnant du progrès de l’écriture hiéroglyphique, est dû à l’orga-
nisation d’une administration centralisée dans les palais. Les archives de
rondelles en argile et de barres inscrites - qui constituaient plutôt des
étiquettes des boîtes contenant les véritables archives dont le texte était
écrit sur des matériaux périssables (papyrus, parchemin ou feuilles de
palmiers), dont des spécimens ont été découverts dans les palais de
Cnossos, de Phaistos et de Malia - ont été datées, par Evans et
d’autres fouilleurs, de l’époque protopalatiale. On a parlé de l’évolution
d’un système linéaire a issu )) de l’écriture hiéroglyphique, dès le début
de l’époque des premiers palais. Toutefois, la plupart de ces documents
inscrits sur argile sont de la première phase des seconds palais, comme
il a été démontré. Cela n’exclut pas l’existence de documents semblables
dans la période des premiers palais, période où il y a tant d’empreintes
de sceaux, d’autant plus qu’on a la preuve, à Phaistos, du développe-
ment d’un système d’écriture protolinéaire datant de cette époque. Les
sceaux en argile trouvés ensemble scellaient, à ce qu’il semble, des peti-
tes boîtes, des portes et des petits récipients dont le contenu était pré-
cieux. La décoration de ces sceaux s’est avérée extrêmement riche et la
variation dans les types - qui portent souvent des représentations figu-
rées -, montre un souci d’assurer un contrôle total de la part du
palais. Malheureusement, tout ce qui avait été écrit sur des matériaux
périssables et qui devait, en grande partie, constituer le contenu des boî-
tes, a été perdu.
Van Effenterre, dans l’étude du complexe nord-ouest - dit de