La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Introduction 75
d’Aberg, cependant, contribua à préciser la distinction des différents
styles céramiques et à rechercher entre eux des liens.
La principale contestation de la valeur du système chronologique
d’Evans fut faite par Doro Levi, après de nouvelles et longues recher-
ches, surtout stratigraphiques, qu’il assuma à Phaistos ; sur la base de
ses découvertes importantes dans des couches scellées de la région des
palais, il arriva à la conclusion qu’après l’époque néolithique il y eut
une période intermédiaire, relativement brève, de caractère tout à fait
transitoire, jusqu’au début de la civilisation des Anciens Palais ; celle-ci
évolua en trois phases successives. Suivirent les phases - pas très faci-
les à distinguer - de la civilisation des Nouveaux Palais et, ensuite, la
civilisation postpalatiale qui prit presque un caractère mycénien. Les
phases des Anciens Palais à Phaistos sont représentées par des com-
plexes de construction successifs et chaque niveau s’est trouvé scellé par
le mortier des fondations du complexe suivant. Au contraire, à l’époque
néopalatiaie, les reconstructions ont été faites a peu près au même
niveau et la distinction des phases se révéla particulièrement difficile.
D’après Levi, Evans reconnut des couches qui n’existaient pas et lia à
des époques différentes des styles céramiques dont la plupart eurent une
évolution parallèle, certains en dehors de la région de Cnossos. En
1960. Levi résuma ses résultats dans le tableau chronologique suivant :
Période Chalcolithique : - 2000
- Prépalatiale (brève) : 2000.1850
- Protopalatiale la, b et II : 1850-1700
- Protopalatiale III : 1700-1550
Minoen récent a et b (?) : 1550-1400
Mycénien : 1400-1 100
Les points de vue de Levi ne furent pas admis dans leur ensemble ; on
critiqua l’interprétation des découvertes (Platon, Matz, Hood, Fiandra).
En 1958 fut proposé - au vc Congrès préhistorique international de
Hambourg -, par N. Platon, le nouveau système chronologique qui
commença alors à être plus généralement appliqué. I1 est fondé, d’une
part, sur les grandes coupures qui engendrèrent - par des catastrophes
étendues et des reconstructions - les phases et les périodes historiques
et, de l’autre, sur le fait que le caractère pris par la civilisation à ces
époques dépendait, pour une grande part, du rôle joué par les palais en
tant que centres de rayonnement. Cette base était déjà admise par