La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

208 LA CIVILISATION BGÉENNE
A Lerne l’habitat était construit sur une petite hauteur, près d’une
source. Des études stratigraphiques ont permis de distinguer les villes
successives, et par conséquent les bâtiments appartenant à la deuxième
phase. L’installation s’est faite après nivellement - les vestiges de la
première phase ont peut-être disparu à ce moment-là - et mise en
sûreté par la construction d’un mur d’enceinte. Celui-ci était double,
avec des compartiments entre les deux parois et des tours semi-
circulaires qui avançaient en saillie par endroits et comportaient une
petite pièce pour les gardes ; les tours étaient faites d’assises de lourdes
pierres, posées obliquement et dont la direction changeait d’une assise à
l’autre - comme des arêtes de poisson ; on retrouve d’ailleurs cette
technique dans les maisons. Les bâtiments étaient relativement grands.
L’un d’eux - au centre -, très grand, est connu comme la (( Maison
des Tuiles ». La construction serrée, en blocs, n’était pas très courante
ici. Ces bâtiments avaient été sans cesse détruits et reconstruits. La
G Maison des Tuiles )) - qui doit son nom aux innombrables tuiles du
toit penté tombées à l’intérieur - est la plus importante de toutes les
constructions de I’Helladique ancien. De plan rectangulaire, avec de
gros murs extérieurs, elle mesurait 12 x 25 mètres et était constituée de
trois pièces principales, trois vestibules, deux ou trois petites pièces ser-
vant de magasins et deux couloirs latéraux abritant des escaliers - dont
les marches étaient en bois - menant à l’étage. L’entrée principale était
à l’est, mais il y avait une entrée secondaire sur chacune des faces. Les
murs, même les murs extérieurs, étaient en brique crue, protégés par des
enduits compacts, et bâtis sur de hautes fondations en pierre. L’enca-
drement des portes était en bois, et de grosses poutres se croisaient,
semble-t-il, à l’intérieur des murs. Bien des hypothèses ont été émises
quant à la destination du bâtiment ; certaines reposent sur les nombreu-
ses empreintes sur argile trouvées à l’intérieur et sur les banquettes exté-
rieures qui sont peut-être la preuve de rassemblements en plein air. Ces
banquettes pouvaient être protégées par le toit à double pente qui
dépassait. Ce bâtiment, comme les autres de la fin de la deuxième
phase, a été détruit par un grand incendie. Rappelons à ce propos que
ce phénomène se remarque dans les bâtiments de la plupart des bourga-
des de la deuxième phase, tandis que d’autres habitats semblent simple-
ment avoir été abandonnés.
Sur l’acropole de Tirynthe, il s’est révélé impossible de mener des
recherches sous le palais mycénien. Toutefois, on a découvert l’existence
d’un immense bâtiment circulaire, d’environ 29 mètres de diamètre,
dont l’épaisseur du mur extérieur est triple de celle du mur de la (( Mai-
son des Tuiles ». Le cercle extérieur semble être formé de petites rampes