La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Le Bronze récent en Crète 41 3
simples, dans des fosses, dans des pithoi funéraires ou des sarcophages
enfoncés dans le sable ou dans la terre. Dans les anciens cimetières -
Sphoungaras, Mochlos, Pachyammos -, dans les grottes funéraires de
la Gorge des morts de Zakro, dans les cimetières du Prophitis Élias et
de Mavrospélio à Cnossos, comme en bien d’autres endroits, on a con-
tinué, presque sans interruption, à enterrer les morts de la même façon.
Simplement on utilise davantage de petites grottes naturelles en même
temps qu’on en taille d’artificielles, pas toujours très régulières, qu’on
agrandit par des niches et des chambres plus petites, accessibles par
d’étroites ouvertures. De petites grottes artificielles abritant des sépultu-
res ont été découvertes près de la ferme de Zou, dans la région de
Siteia. Mais les grottes sépulcrales de Poros (Héraklion) sont devenues
très spacieuses, accessibles par des escaliers taillés dans la roche tendre,
avec des cloisons à l’entrée, des supports laissés par le rocher lui-même,
et des cavités servant d’ossuaire. Des traces de feu dans ces dépôts sont
à mettre en rapport avec le besoin de désinfecter l’endroit avant d’y
effectuer de nouvelles sépultures. Ces grottes funéraires ont cessé d’être
utilisées a la fin de la première phase néopalatiale.
Quelques-uns des anciens enclos et des chambres construites dans des
abris sous roche - comme celles de Mochlos - ont continué à être uti-
lisés dans une partie au moins de la première phase transitoire, comme
le prouve le mobilier funéraire. Mais d’une façon générale, on perd
l’habitude de construire de tels enclos depuis que les sépultures indivi-
duelles se sont répandues. A Chrysolakkos il y a eu une tentative de
réadaptation par I’adjontion d’une pièce pour les cérémonies, avec une
sorte d’autel rectangulaire dont les angles étaient coupés ; on a égale-
ment refait le sol de certaines pièces et surtout ajouté un dallage à
l’ouest, et un portique dallé avec des piliers carrés sur toute la longueur
du côté est. Le fait qu’on ait continué a y enterrer les morts pour quel-
que temps encore est prouvé par la découverte de beaux bijoux en or -
et peut-être du (( trésor d’Égine )) qui se trouve au British Museum, si
l’on en croit Higgins - et par la céramique. C’est peut-être à cette épo-
que qu’on a également remplacé une partie de la façade et qu’on a mis
les grands orthostates à d’autres endroits. On a aussi ajouté des cloisons
intérieures ; mais l’édifice est resté hypètre et on ne faisait que rem-
blayer chaque fois les sépultures. Dans les enclos de la colline de
Phourni, à Archanès, les sépultures ont continué durant les deux phases
suivantes de la période néopalatiale.
On a constaté - et c’est important - que quelques-unes des tombes
à tholos protopalatiales ont continué à être utilisées pendant une partie
de la première phase transitoire et qu’en même temps, on a construit