La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

156 LA CIVILISATION ÉGÉENNE
Porti, dans la Messara : l’une est masculine, rendue de façon réaliste,
en attitude de prière, deux sont féminines, quelque peu schématisées,
mais elles portent la jupe bouffante et le corsage à col Médicis.
I1 existe également - mais rarement - des figures sculptées sur des
ustensiles en pierre, comme par exemple sur le couvercle de deux pyxi-
des, l’une provenant de l’île de Mochlos, l’autre, presque entière, de la
tombe de la Gorge des morts à Zakro ; le type général de ces ustensiles,
avec des incisions denses, disposées dans des systèmes de triangles, est
cycladique, mais il semble qu’ils aient été fabriqués en Crète. Sur le
couvercle, un chien est couché, qui sert d’anse ; le rendu réaliste de
l’animal, sa disposition ornementale dans la décoration de caractère
géométrique et sa destination pratique sont admirablement liés.
Les vases et les outils en pierre
I1 est à se demander si l’on peut attribuer à la première phase des
ustensiles en pierre, sauf peut-être quelques vases de type cycladique -
comme celui de la veilleuse », vase globulaire monté sur pied, avec un
col conique et des protubérances perforées pour permettre la suspension
-, et la pyxide cylindrique à couvercle. Mais ces vases devaient être
importés des Cyclades plutôt que produits localement. Dans les deux
phases qui suivent, on a une foule de vases de pierre, très variés dans
les formes, les matériaux, les décors et la technique. Leur grand nombre
est dû à l’habitude de les placer auprès des morts, comme mobilier
funéraire, et la plupart d’entre eux proviennent des enclos funéraires de
Crète orientale et de Crète centrale mais surtout des tombes à coupole.
On ne peut avoir de ceux-ci qu’une idée générale à partir du livre de
Xanthoudidès - qui a publié les tombes à coupole de la Messara - et
du livre systématique de Warren sur les vases de pierre minoens. Ce
n’est que par l’étude des prototypes, au musée d’Héraklion, qu’on peut
concevoir toute leur valeur esthétique, fondée sur le choix attentif du
matériau, la mise en valeur de sa texture - veines, taches, cristaux,
etc. -, le dynamisme des formes, la bonne adaptation à un usage précis,
etc. Quelques-uns - et ils appartiennent à la catégorie qu’on pourrait
appeler créto-cycladique -, faits en chlorite ou en schiste, utilisaient
beaucoup la décoration incisée ou en bas-relief, sur la totalité ou une
partie de la surface - systèmes de lignes serrées parallèles, de spires
liées en filets et de demi-cercles. Ce sont surtout des pyxides, souvent
cylindriques - on a déjà vu deux d’entre elles à propos de leur décora-
tion plastique -, biconiques : la plus intéressante provient de Maronia