La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Le Bronze récent en Crète 355
des différents quartiers des palais, bien des fouilleurs ont évité, jusqu’à
la fin, de désigner les appartements autrement que par des numéros ou
des termes purement conventionnels, ce qui nous tient plus éloignés de
la réalité historique que des désignations fonctionnelles dont quelques-
unes ne sont pas absolument certaines.
Les sanctuaires et leurs appartements
Evans avait affirmé que toute l’aile occidentale du palais de Cnossos
-et sans aucun doute aussi des autres palais - était consacrée au
culte, et cette affirmation ne nous semble pas aujourd’hui exagérée.
C’est la raison pour laquelle elle avait une entrée séparée, bien que la
grande porte nord se trouvât juste à côté. Près du vestibule, il y avait
un enclos avec un bassin lustral ; installation spécifique, de laquelle un
escalier, flanqué d’un parapet à colonnes, menait à un sous-sol dallé en
contrebas où devait se faire la purification religieuse, comme on pré-
sume, par aspersion d’eau bénite. Mais le cœur du sanctuaire était
occupé de petites pièces, de cryptes avec des piliers quadrangulaires au
milieu, qui portaient souvent, gravé sur chacune des faces, le symbole
de la double hache ; des petits bassins encastrés dans le sol dallé ou une
dépression centrale du dallage servaient très probablement à recevoir les
offrandes, sanglantes ou non, faites à la divinité. L’examen comparatif
de pièces semblables à Cnossos et dans les autres centres minoens
confirme leur usage cultuel, puisqu’on y a retrouvé des restes de sacrifi-
ces, de nombreux ustensiles rituels, des symboles ou des figurines, et
puisque presque partout ont été confirmés leurs rapports avec d’autres
appartements indubitablement liés au culte. A Cnossos en particulier,
juste au-dessus des deux cryptes, il y avait une pièce à trois colonnes,
qui a été identifiée, grâce à des fresques, comme le sanctuaire central.
A côté de cette pièce on a mis au jour la petite chambre du trésor -
des vestiges seulement - de laquelle étaient tombés et s’étaient éparpil-
lés au rez-de-chaussée de nombreux ustensibles rituels, parmi lesquels le
célèbre (( rhyton de la lionne )) en marbre. A côté des cryptes, au rez-de-
chaussée, on a mis au jour des sacristies avec des auges destinées à la
préparation des pâtés et des gâteaux qui étaient offerts à la divinité.
Evans a appelé Vat Room l’une de ces pièces. Juste à côté du vestibule
des cryptes, on a découvert les dépôts d’objets liturgiques, des figurines
et des symboles du sanctuaire - Temple Repositories comme les a
appelés Evans. Ceux de la première phase - plutôt de la seconde -
étaient des coffres construits en pierre de taille, encastrés dans le sol, et