La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Les systèmes chronologiques.
Chronologie relative et chronologie absolue
Dès le début des découvertes, on essaya de situer chronologiquement
les vestiges de la civilisation égéenne - non sans difficultés et quelque-
fois arbitrairement - et de constituer un système plausible pour repla-
cer dans le temps son évolution. De par ses préjugés, Schliemann s’est
trouvé dans l’impossibilité, aussi bien à Troie qu’à Mycènes, d’avancer
des rapprochement sûrs et de donner des dates, même approximatives.
Presque jusqu’à la fin, il soutint que c’était la deuxième ville de Troie
qui était celle de Priam et que les rois morts de l’acropole de Mycènes
étaient Agamemnon et son entourage ; mais, là encore, mettant de côté
la tradition grecque et tout rapprochement avec des données orientales
et égyptiennes précisément datées, il donna d’incroyables chronologies.
Seul Dorpfeld, qui l’assista par la suite, mit un peu d’ordre dans tout
cela. Toutefois, les archéologues des années 1870-1889 continuaient à
discuter, mais en vain, la chronologie des trouvailles préhistoriques sui-
vant la qualification qu’ils leur donnaient ; certains les dataient de la
deuxième moitié du IIC millénaire av. J.-C., d’autres du premier tiers du
1“ millénaire. Ce n’est qu’après les premiers rapprochements - faits en
1890 par l’égyptologue Flinders Petrie - entre des groupes de vases
mycéniens trouvés dans le Fayoum et à Kahoun, et des scarabées prove-
nant des tombes de Mycènes, qu’on eut une base plus sûre pour une
chronologie absolue de la civilisation mycénienne qui, dès lors, fut con-
sidérée comme parallèle à celle du Nouvel-Empire en Égypte.
Les recherches systématiques d’Evans à Cnossos, commencées en
1900, constituèrent une autre base pour une chronologie aussi bien rela-
tive qu’absolue. Les remarques stratigraphiques favorisèrent celle-là,
tandis que la deuxième s’appuyait davantage sur les comparaisons entre
la civilisation minoenne et les civilisations égyptienne et orientale. A
partir de la céramique, le savant anglais isola les périodes qui précédè-
rent la céramique mycénienne et, dans la dernière d’entre elles, il distin-
gua des degrés dans l’évolution qui se rattachaient, les uns à l’époque
des Nouveaux Palais, les autres à l’époque qui suivit leur destruction. I1
se confirma que la céramique polychrome de Camarès avait surtout
fleuri à l’époque des Premiers Palais et que cette période avait été pré-
cédée d’une autre, très longue - croyait-il -, dont les phases se distin-
guaient par las styles céramiques. La chronologie basse fixée pour
l’Égypte par Edouard Meyer - 1904 et 1907 - expliqua plus facile-
ment les correspondances entre les objets minoens trouvés en Égypte et
les objets égyptiens trouvés en Crète et dans le monde mycénien ; ce fut