La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Le Bronze ancien 139
pente de la colline. Elles devaient être recouvertes de terre et l’ensemble
donnait l’impression d’un petit tumulus. II n’était pas rare que le tumu-
lus fût enclos par un mur bas, un mur de soutènement. L’entrée restait
relativement basse et était souvent plus profonde que la paroi de la
chambre. Les montants monolithiques ou construits de grandes pierres
et le linteau, lourd et épais, étaient presque de règle ; là où les entrées
ont été conservées sur une assez grande hauteur on voit qu’on avait pris
des mesures pour soulager le linteau et, dans un ou deux cas on recon-
naît la forme primitive d’un triangle de décharge. Les entrées étaient
presque toujours à l’est et cela, sans aucun doute, était fonction des
croyances et des coutumes funéraires de l’époque. Dans bien des cas, il
y avait des antichambres rectangulaires ; plus rarement les tombes com-
portaient à l’extérieur plusieurs chambres dont la chambre centrale, la
plus vaste, était utilisée pour le culte des morts comme le montrèrent
certaines installations interprétées comme des autels. Un bon exemple en
fut trouvé dans la tombe d’Apésokari. Sur les parois extérieures de ces
tombeaux, on a remarqué des plaques en saillie par endroits, à des hau-
teurs différentes ; elles aidaient à la construction de la voûte. 11 n’était
pas rare qu’il y ait à l’extérieur des tombes et collés à celles-ci, des
enclos plus ou moins grands destinés à être utilisés quand les tombes
étaient surchargées : certains de ces compartiments étaient exclusivement
utilisés pour le dépôt du mobilier ou des offrandes dans le culte des
morts, comme le prouva la foule d’ustensiles et autres objets qui y
furent trouvés,
Ce type de monuments funéraires est presque inconnu en Crète orien-
tale. La seule exception est la tombe à tholos de Myrsiné (Siteia) qui
date, elle aussi, de la phase finale du Prépalatial. 95 pour 100 d’entre
eux furent découverts en bordure de la grande plaine de la Messara ou
dans les défilés de montagnes qui l’entourent du côté de la mer ou vers
l’intérieur. On a des indices sur l’existence de tombes à tholos au pied
des Monts du Lassithi, au sud - région de Viannos - et près de Cnos-
sos où les fouilles récentes de Phourni (Archanès) mirent au jour deux
tombes à tholos à côté d’enclos funéraires rectangulaires ; elles semblent
appartenir à la deuxième et au début de la troisième phase prépalatiale.
Dans certaines des tombes à tholos de la période finale les sepultures se
faisaient dans des jarres et dans des petits sarcophages de terre cuite
aussi bien que sur le sol. On enterrait de la même façon dans les abris
sous roche ou les cavités formant de petites grottes ou encore sur des
plages où les sarcophages et :es jarres étaient enfoncés dans le sable.
Vers la fin de la période prépalatiale, on préférait les sépultures indivi-
duelles, même si on continuait à les grouper dans des cimetières.