La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

390 LA CIVILISATION ÉGÉENNE
était construit comme celui de Cnossos. Dans l’ouverture à colonne du
couloir d’entrée, on a trouvé, sur le stylobate, quatre autels en poros du
type connu, avec les côtés incurvés ; une autre pièce intérieure, dallée de
plaques de gypse, avait des banquettes contre les murs. A une distance
relativement courte se trouve la citerne circulaire, connue depuis long-
temps par Evans, du type de celle de la salle du trône du palais de
Zakro ; cela rend très probable l’hypothèse qu’elle ait été, elle aussi,
adaptée architectoniquement au palais. Les systèmes d’alimentation en
eau et d’évacuation par des trop-pleins de l’eau superflue ont été mis au
jour lors de fouilles complémentaires effectuées par le chercheur grec
d’ Archanès. D’autres parties de bâtiments, peut-être des annexes du
palais, ont été découvertes par les archéologues Marinatos, Platon et
Mlle Lembessi. Mais ce qui confirme le caractère palatial de l’installa-
tion d’Archanès, c’est la découverte sur la colline de Phourni, voisine du
village, d’une nécropole de caractère royal, avec des tombes à tholos
qui ont livré plusieurs trésors.
Dans la région de Phaistos, la grande villa qui a été découverte à une
distance relativement petite, au pied de la troisième et dernière colline à
côté du Géropotamos (Lithaios), a très nettement une allure de palais
l’été, aussi bien par sa situation - un endroit couvert de verdure et très
frais l’été - que par son agencement véritablement palatial, sa décora-
tion et son équipement particulièrement riche ; le sarcophage décoré de
fresques représentant des cérémonies religieuses qui a été trouvé près de
la villa est indubitablement royal. Au même endroit, à l’époque post-
palatiale, il y a eu un mégaron de type mycénien, des portiques, une
agora et d’autres bâtiments importants qui prouvent qu’il y a toujours
eu là un grand centre de civilisation. Puisque nous ne connaissons pas
le nom minoen de ce site, nous devons nous contenter de le désigner
par le toponyme du village moderne - Haghia Triada - qui s’est lui-
même éteint, en tant qu’habitat, il y a deux siècles. La villa a été cons-
truite sur deux niveaux et deux ailes à angle droit formant un L ; entre
celles-ci, sur le niveau le plus élevé, il y avait la cour triangulaire dallée,
limitée au sud par un péribole avec une entrée centrale à degrés ; cette
cour a été refaite et arrangée d’une façon un peu différente à l’époque
post-palatiale. Depuis la route d’accès qui passait devant la façade prin-
cipale du bâtiment et continuait par degrés du côté de la mer, le visiteur
atteignait le grand escalier qui menait à la cour. L’aile principale, celle
du nord, beaucoup plus longue que l’autre (à l’ouest), abritait, en son
centre, le sanctuaire, c’est-à-dire la crypte avec le pilier carré, les petites
pièces voisines qui servaient de trésor, le (( magasin des talents de cui-
vre )), la sacristie, les magasins du sanctuaire, et une autre pièce à peti-