La civilisation égéenne - Tome 1 - Numilog

Le Bronze récent en Crète 39 1
tes colonnes servant au culte, trouvée à moitié détruite. A l’extrémité
est de cette même aile, il y avait trois mégara à polythyron parallèles et
un petit lieu de repos d’où l’on accédait, par un escalier, aux apparte-
ments de l’étage. Mais les appartements royaux avaient été installés
dans l’aile occidentale ; ils donnaient sur la rivière et la petite plaine qui
constitue l’entrée de la plaine de la Messara, aujourd’hui plaine de
Tymbaki. Là on retrouve les mégara à polythyron caractéristiques, l’un
plus grand - peut-être pour le roi - avec puits de lumière, portique
extérieur, un lieu de repos au fond et une chambre de bains ; l’autre,
plus petit, pour les femmes du palais, ayant au fond un réduit minus-
cule formé de cloisons en briques, entièrement décoré de scènes religieu-
ses dans une végétation luxuriante. Là aussi il y avait un petit portique
extérieur en angle, arrangé en lieu de repos. Au-delà des appartements
royaux se trouvaient l’atelier avec ses installations particulières, un
magasin à vin et, tout de suite après, accessible par la cour d’en haut,
un complexe de magasins avec un couloir commun ; sous le dallage de
ce dernier, il y avait des coffres construits, destinés à abriter les objets
précieux. Dans une autre cour, au nord du corps principal de l’édifice,
on avait aménagé, à l’est, un portique, et au nord une rangée de pièces
dont l’usage est inconnu. C’est dans le remblai du petit escalier qui
menait de la cour principale du haut au sommet où se trouve
aujourd’hui la petite église post-byzantine de Saint-Georges, qu’on a
trouvé, en fragments, les trois vases rituels en pierre sculptée bien con-
nus. Des constructions - peut-être quelques annexes du palais - le
bordaient au nord et à l’est. Devant celles de l’est, à la suite du grand
escalier, la route dallée conduisait à Phaistos.
A Malia, pas très loin du palais et au sud de celui-ci, on a mis au
jour un très grand bâtiment, qui correspond en quelque sorte au, petit
palais de Cnossos. C’est celui que les fouilleurs français ont appelé Mai-
son E. II avait deux entrées, l’une au nord et l’autre au sud. La pre-
mière, à l’intérieur d’un vestibule à colonne, menait, grâce à un couloir,
jusqu’à la cour centrale dallée ; tout autour de celle-ci s’ouvraient des
appartements et des ateliers ; au sud, on distingue une pièce à polythy-
ron et une salle de bains du type habituel, avec deux petites niches dans
le mur, dont l’une abritait la lampe - elle a été trouvée en place -, et
un vaste vestibule décoré de fresques ; les pièces de l’est étaient peut-
être destinées au service. De la cour centrale on accédait à des apparte-
ments dont l’un au moins - avec une base pyramidale qui devait sup-
porter une double hache - était destiné au culte ; un autre avait un
péristyle à piliers carrés et des petites pièces intérieures. Le complexe
septentrional, accessible du vestibule d’entrée par un autre couloir qui