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l'istituto italiano per gli studi filosofici e gli studi di economia

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C’est exactement le même problème, et c’est Leibniz qui l’a emporté<br />

avec son ideé de lois qui régissent l’univers, lois que la <strong>di</strong>vinité a établies,<br />

lois qui impliquent une certitude absolue, qui sont déterministes et qui ne<br />

contiennent pas le temps, puisque le présent contient déjà le futur comme<br />

il contient le passé. En fait, on peut <strong>di</strong>re que c’est la vision de la science classique,<br />

la vision qui est à la base de la mécanique; et en franéais on appelle<br />

la mécanique classique mécanique rationelle, pour in<strong>di</strong>quer que ce sont les<br />

lois de la raison.<br />

Cette mécanique décrit donc l’univers en termes de lois intemporelles.<br />

Mais depuis le XIX e siècle déjà nous assistons à un déclin de cette<br />

vision statique, intemporelle. Encore tout récemment elle fut défendue.<br />

Par exemple, Einstein a <strong>di</strong>t et écrit que le temps n’est qu’illusion. Mais<br />

dès le XIX e siècle nous avons l’idée d’évolution, en biologie, en sociologie,<br />

et cette idée d’évolution domine le XX e siècle en physique et en cosmologie.<br />

Les particules élémentaires sont instables. L’univers évolue et nous<br />

avons aussi les structures de non équilibre: les réactions chimiques qui font<br />

des horloges, toutes ces structures de non équilibre qui montrent que meme<br />

à notre échelle il y a un élément évolutif dans la nature; et bien entendu ceci<br />

est à la base de notre compréhension actuelle des lois du climat ou de la<br />

biosphère. Donc nous arrivons à une conception <strong>di</strong>fférente de la rationalité<br />

classique, à une conception évolutive, mais qui <strong>di</strong>t évolution <strong>di</strong>t qu’il faut<br />

qu’il y ait une <strong>di</strong>fférence entre l’avant et l’après, qu’il y ait apparition de<br />

nouveauté ou je <strong>di</strong>rai plutôt d’événements.<br />

En somme, je <strong>di</strong>rai que l’histoire intellectuelle de l’Occident a été dominée<br />

par le conflit entre la notion de loi et la notion d’événement. Une loi,<br />

est, comme la loi chez Newton, une trajectoire. Une trajectoire ne commence<br />

pas et une trajectoire ne finit pas. Une trajectoire est continue. Elle<br />

évolue indéfiniment, il n’y a pas de futur, il n’y a pas de passé. Par contre,<br />

beaucoup de physiciens parmi les plus grands, comme Einstein, espéraient<br />

qu’un jour tout serait ramené à des lois, que chaque événement serait expliqué<br />

par une trajectoire qui amène l’état A à l’état B. Eh bien, ce rêve n’a<br />

jamais été réalisé et je <strong>di</strong>rai que l’élément irréductible est la notion d’événement.<br />

Tout le monde connaît les événements; soit l’exemple de la décomposition<br />

ra<strong>di</strong>oactive: vous avez des atomes, un atome se décompose en fragments<br />

et la loi ici est liée à des événements successifs. Dans le cas de la<br />

ra<strong>di</strong>oactivité, nous pouvons parler du nombre moyen de particules qui se<br />

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