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TERRITOIRES<br />

j’ai écrasé, oui, et il est parti. Après, je ne l’ai plus revu, mais j’entendais<br />

parler de lui de temps à autre, surtout par mes contremaîtres, à<br />

Libertyville. On disait qu’il se construisait une maison pour lui à French<br />

Landing. Pour sa retraite. Oh, il était pas si âgé que ça, à l’époque. La<br />

cinquantaine, j’ pense, et c’était en... 72.<br />

— Une maison, ici ?<br />

— Ouais. Elle avait un nom et tout, comme ils font en<br />

Angleterre, vous savez, « Les Bouleaux », « Le Lac », « Le Manoir de<br />

Beardsley », etc.<br />

— Qu’est-ce que c’était ?<br />

— Merde, je me rappelle même pas le nom du mac et vous<br />

voulez que j’aie en tête celui de sa piaule ? Ce que je me souviens, par<br />

contre, c’est que les gens du bâtiment la détestaient. Elle avait une...<br />

réputation.<br />

— Mauvaise ?<br />

— Très. Il y a eu plein d’accidents. Un gars a perdu sa main sur<br />

une scie à ruban, un autre est tombé d’un échafaudage et a fini en<br />

fauteuil roulant... C’est la seule baraque de ma connaissance qu’on disait<br />

hantée avant même qu’elle soit finie. J’ crois qu’il a dû se la terminer<br />

tout seul, d’ailleurs.<br />

— Qu’est-ce qu’on racontait d’autre ? demande Jack.<br />

Il a pris un ton dégagé, mais il est surpris. Une maison hantée à<br />

French Landing ? Il n’en a jamais entendu parler. Même s’il n’est pas là<br />

depuis très longtemps, ce genre d’histoire arrive vite dans les<br />

con<strong>vers</strong>ations...<br />

— Ah, je sais pas trop..., soupire Potter en regardant ailleurs.<br />

Les secondes passent, passent, et Jack n’a pour l’instant rien<br />

obtenu de concret, juste de quoi aiguiser son intérêt. Le prisonnier<br />

reprend la parole brusquement.<br />

— Un gars m’a dit que le soleil brillait jamais, là-bas, même<br />

quand il aurait dû... Enfin, cette maison, elle était dans une clairière. En<br />

été, y aurait dû y avoir cinq heures de soleil par jour, au moins, mais<br />

paraît-il que non. Il a dit que les types qui travaillaient là-bas perdaient<br />

leur ombre, comme dans les contes, et qu’ils aimaient pas ça. Et que des<br />

fois ils entendaient grogner dans le bois, un chien, apparemment, et un<br />

gros, mais qu’ils le voyaient jamais. Vous savez bien, quand les<br />

racontars commencent, ça n’arrête plus... Ses épaules s’affaissent, il<br />

baisse la tête. C’est tout ce qui me revient, moi.<br />

— Et quand il était à Chicago, comment il s’appelait ?<br />

— Me rappelle pas.<br />

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