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BIENVENUE AU PAYS DES RAVINS<br />

Honnête. Nous trouvons une fenêtre de cuisine ouverte par laquelle<br />

s’échappe une odeur de café et de toasts, merveilleuse alchimie olfactive<br />

qui efface tout dérapage... Si seulement c’était vrai ! Si seulement nous<br />

n’avions pas vu le chien au travail, en train de sortir un pied de sa<br />

chaussure tout comme un enfant extrait la saucisse de son hot dog...<br />

Enfin. Nous suivons cet arôme. Qu’il est plaisant d’être invisible, non ?<br />

De tout observer dans un silence presque divin. Si seulement ce que nos<br />

yeux tout aussi divins nous donnaient à voir n’était pas si<br />

diaboliquement dérangeant ! Mais que faire ? Nous sommes dedans,<br />

désormais, pour le meilleur et pour le pire, même si nous aurions mieux<br />

fait de nous occuper de nos affaires. « Économise la lumière du jour »,<br />

comme on dit dans cette partie du monde...<br />

Ici, au numéro 16, dans la cuisine, est assis Fred Marshall, dont le<br />

portrait orne actuellement le chevalet présentant le « Vendeur du mois »<br />

dans un coin du showroom de chez Goltz. Nommé «Employé de<br />

l’année» trois fois sur les quatre qu’il a déjà passées dans cet emploi - si<br />

Ted Goltz a donné le titre à Otto Eisman il y a deux ans, c’était<br />

uniquement pour lutter contre la monotonie -, charme, compétence et,<br />

oui, gentillesse irradient de lui. Vous vouliez enfin de l’agréable, disiezvous<br />

? Mesdames et messieurs, nous avons l’honneur de vous présenter<br />

Fred Mar-shall !<br />

Le seul problème, c’est qu’à cet instant précis son sourire rassurant<br />

est absent et que ses cheveux, impeccablement coiffés quand il est sur<br />

son lieu de travail, ont échappé à la brosse. À la place de son uniforme<br />

habituel, pantalon de toile et polo bien repassés, il porte un short Nike et<br />

un tee-shirt dont les manches ont été raccourcies au ciseau. Sur le plan<br />

de travail est étalé son exemplaire personnel du La Riviere Herald.<br />

Fred a son lot de soucis, ces temps-ci. Ou plutôt c’est Judy, son<br />

épouse, qui les a. Mais ce qui est à elle est à lui, ainsi que l’a énoncé le<br />

prêtre quand il les a unis par les liens sacrés du mariage, n’est-ce pas ?<br />

Et ce qu’il est en train de lire n’est pas fait pour le soulager, au<br />

contraire. C’est un encadré accompagnant l’article de une et dont<br />

l’auteur, évidemment, n’est autre que le fouille-merde le plus populaire<br />

du coin, Wendell-«Le Pêcheur court toujours ! »-Green...<br />

Il s’agit d’un récapitulatif des deux précédents assassinats. «<br />

Répugnant, de plus en plus », pense Fred. Sa jambe gauche part soudain<br />

en arrière, <strong>vers</strong> l’horizontale, puis la droite ; c’est l’assouplissement des<br />

muscles de la cuisse, essentiel avant un jogging<br />

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