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TERRITOIRES
qu’il fait maintenant, les aminches ? Vous en croyez pas vos yeux ? Il
attrape la poignée et... la porte est... OUVERTE ! Il l’a fait, oui, encore
une fois ! Il est dans le STUDIO ! » Le déluge de paroles extasiées est
celui qu’il aurait pour décrire la plus mémorable des parties de base-bail.
Sa main infirme enveloppée dans son mouchoir, Henry tâtonne de
l’autre pour lancer son gros magnéto à bande. Tandis que son oreille
guette le souple déroulement de la bobine, il ressent une étrange
satisfaction à se trouver là, concentré sur ses machines comme il l’a été
des milliers de nuits auparavant. L’épuisement a jeté sur lui, sur sa
volonté et sur son corps une mante de velours. Mais l’heure n’est pas
encore venue de céder. Il a un dernier travail à accomplir : il doit parler
à Jack Sawyer en se parlant à lui-même. Pour cela, il invoque les esprits
familiers, qui l’accompagnent depuis si longtemps.
George Rahtbun : « Cette manche-là est terminée, mon grand, et
voici notre brave équipe qui file vers les vestiaires. Mais tant qu’il reste
un seul AVEUGLE en vie, nom de nom, la partie continue ! »
Henry Shake : « Les cool parlent aux cool, ce soir, Jacky, et même
si tout ça n’est pas très jazzy il faut que tu saches que le Pêcheur vient
de me rendre une petite visite. Il risque de débouler à l’asile de vieux
d’ici quasiment maintenant, dans le but de refroidir Maxton en
personne. Et c’est aussi là qu’il vit, tu avais idée de ça, toi ? Le Pêcheur,
c’est un croulant avec un démon à l’intérieur. Il voulait m’empêcher de
te prévenir que j’avais reconnu sa voix. Et il veut t’emmêler les
pinceaux, il croit qu’en me tuant il va te faire perdre les pédales, alors...
ne lui fais pas ce plaisir, okey-dokey ? »
Le Rat du Wisconsin : « Parce que ça, ça f’rait vraiment CHIER !
Ce FISH AND CHIPS à la noix attend ta pomme dans un rade qui
s’appelle BLACK HOUSE, mec, et toi tu dois t’attendre qu’il essaie de
t’arranger façon SASHIMI, et... »
Il s’étrangle, reprend son souffle. Les voix se succèdent, tentent de
donner d’autres informations jusqu’à ce que Henry Leyden, plié en
deux devant le micro, reprenne une dernière fois l’antenne.
« Voilà, c’est la fin de l’émission, mon Jack. Tu ne dois pas trop
t’en faire pour moi, franchement. Je me serai bien amusé, au bout du
compte, et maintenant je vais être avec ma Rhoda
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