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TERRITOIRES
sous le bouc a viré au rose vif. Eh bien, lieutenant, quelles sont vos
demandes, concrètement ?
— Vous avez un bureau personnel, ici, docteur ?
— J’en ai un, oui.
— Dans l’idéal, j’aimerais pouvoir parler à Mrs. Marshall
pendant une demi-heure environ, peut-être moins, au calme et en toute
confidentialité, donc, votre bureau me paraît un meilleur endroit que la
salle commune.
— Mon bureau, répète Spiegleman.
— Si vous voulez bien.
— Venez avec moi. Mr. Green, je vous prie de rester ici, devant
cette table, pendant que je parlerai au lieutenant dans le couloir.
— À votre guise, répond le journaliste en esquissant une
révérence moqueuse et en se rapprochant de la table avec un entrechat.
Je suis certain qu’en votre absence ce beau jeune homme et moi-même
allons trouver un sujet de conversation.
Tout sourire, il les regarde sortir et guette leurs pas qui s’éloignent,
assez loin, semble-t-il. Puis il pirouette sur lui-même et atterrit sous le
nez du garçon, qui le fixe d’un regard intimidé.
— Je... je lis tous vos articles. Vous êtes vraiment fort.
Le sourire de Wendell Green s’élargit encore.
— Beau et intelligent ! Comme c’est rare ! Allez, dis-moi
comment tu t’appelles.
— Ethan Evans.
— Eh bien, mon cher Ethan, nous n’avons pas beaucoup de
temps et donc j’irai droit au but : penses-tu que les honnêtes journalistes
doivent avoir accès aux informations dont le public a besoin ?
— Un peu, oui !
— Et crois-tu que la liberté d’informer est le meilleur recours
dont nous disposions contre des monstres tels que le Pêcheur ?
— Le meilleur... quoi ?
— Je reprends plus lentement. Si je dis : plus nous en savons
sur le compte de cet assassin, plus nous avons de chances de
l’arrêter, tu es d’accord ?
— Oh oui.
— Dis-moi : d’après toi, est-ce que Spiegleman va laisser
Sawyer utiliser son bureau ?
— Sans doute que oui. Mais j’aime pas ses méthodes, à ce
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