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la pluviométrie, car un plus grand débit d'eau facilite la dissolution du calcaire
la météorologie, car l'eau froide est plus agressive sur la roche
les formes de végétation, car les acides humiques dissous renforcent l'acidité
de l'eau due normalement à sa liaison avec le gaz carbonique pour faire de
l'acide carbonique (GEZE, 1965, AUDETAT, 1981 et GILLI 1995).
Tous ces facteurs contribuent à donner à chaque zone karstique des caractéristiques
qui lui sont propres. Par exemple, les cavités de Côte d'Or sont marquées par la faible
puissance des strates de calcaire, l'absence de pendage et la présence de couches
imperméables peu profondes. Ce sont souvent des rivières souterraines qui ne ressemblent
pas aux grands puits des hauts plateaux du Vercors, ni aux méandres du massif des
Bauges (73).
1.1.3 - Les remplissages, le décor des cavités :
Les différents terrains, les conditions locales contribuent à donner des formes
diverses aux sites souterrains, ainsi que le type de circulation d'eau (galerie entièrement
noyée sous pression, écoulement goutte à goutte...) ; la circulation d'eau sculpte la roche
encaissante et forme des dépôts de natures diverses. Nous ne pensons pas avoir à célébrer
la beauté des stalagmites et des stalactites de calcite (*), ni celle des excentriques
d'aragonite (*) ou des fleurs de gypse dont on trouve des photographies un peu partout
(MINVIELLE 1977, SIFFRE 1984 ou SCHAAD et WIDMER 1991). Nous soulignerons plutôt
l'intérêt des dépôts sablonneux ou argileux dont l'étude stratigraphique (AUDRA 1994)
permet de retracer l'histoire de la grotte et même parfois de l'extérieur, car les dépôts
peuvent être exogènes. Le gouffre est en soi une coupe naturelle dans l'épaisseur des
strates, donc une occasion de remonter le temps géologique. Les sédiments ont eux aussi
une histoire, car ils peuvent être les témoins des phases de creusement de la cavité,
remontant souvent aux périodes glaciaires et interglaciaires (voire plus), et contenir des
fossiles ou des restes archéologiques. Nous reviendrons sur l'intérêt scientifique de la
spéléologie (au chapitre 2.2), conséquence des caractéristiques de stabilité et de
préservation de ce milieu des atteintes humaines pendant des siècles. D'ailleurs, comme
beaucoup de milieux protégés, les grottes abritent aussi de véritables "fossiles vivants", une
faune très particulière qui ne doit sa survie qu'à son adaptation à des conditions de vie
spécifiques où la pression sélective s'est faite moins pesante, ce qui a permis de conserver
des espèces comme le protée jusqu'à nous (voir le chapitre 2.2.4).
L'évocation de ces dépôts permet de souligner l'omniprésence de la boue ("glaise")
en spéléologie, qui constitue un obstacle en soi. Cette argile est le reste de la dissolution du
calcaire par l'eau acide, nous l'avons vu plus haut. Celle-ci est entraînée par l'eau et se
dépose par décantation. La glaise est donc constitutive de la spéléogénèse. Elle prend la
forme d'un revêtement glissant qui oblige à une démarche particulière pour assurer ses