etude des aptitudes, des motivations, des profils socio ... - snpsc

1. - INTRODUCTION
Dans le chapitre précédent, nous avons présenté le milieu spécifique de la spéléo-
logie et les difficultés de l'activité, nous avons proposé une synthèse des études sur les
motivations des spéléologues et sur les types de pratique. Ce éléments ne constituent pas
en eux-mêmes une recherche ; ils permettent de comprendre les contraintes qui déterminent
le comportement du pratiquant. Nous abordons maintenant la série des approches no-
vatrices de la spéléologie par les sciences humaines, en commençant par une étude des
aptitudes développées par la spéléologie chez le moniteur.
2. - REVUE DE QUESTION : L'ANALYSE DE LA TACHE ET LES APTITUDES
IMPLIQUEES EN SPELEOLOGIE
La revue de question a déjà été réalisée dans un DEA par B. PORTE (1990). Nous
nous sommes largement inspiré de son travail, qui est récent et bien documenté. Par contre,
étant donné qu'il a travaillé sur la voile légère de compétition (les dériveurs), nous avons
appliqué nos exemples à la spéléologie.
2.1 - Définition de l'analyse de la tâche
La psychologie appliquée au travail est un domaine d'étude qui a connu de longs
développements depuis H. MUNSTERBERG (1863-1916) et J. M. LAHY (1872-1943), les
précurseurs. La recherche de l'efficacité et du rendement, à partir de l'observation de l'ou-
vrier, a amené Frederick W. TAYLOR (1856-1915) à inventer le travail à la chaîne. Le con-
cept d'ergonomie a été créé en 1949 en Angleterre, avec pour but l'aménagement des
systèmes hommes-machines.
De ce courant de pensée quasi-centenaire est né le concept d'analyse de la tâche,
afin selon J. LEPLAT (1984) :
"de déterminer les connaissances pertinentes pour l'aménagement ergonomique
d'une situation donnée."
Son utilisation dans le champ des Activités Physiques et Sportives (APS) est très ré-
cente et ne va pas sans poser les problèmes d'adéquation d'un concept transplanté d'un
champ de connaissance dans un autre. Aussi serons-nous obligés de suivre de près la dé-
finition des concepts et leur valeur opératoire dans notre champ d'expérience.
Pour LEPLAT et HOC (1983), reprenant LEONTIEV (1976), la tâche est considérée
comme "un but donné dans des conditions déterminées." Ils précisent cette définition :
"D'après les acceptions courantes, la tâche indique ce qui est à faire, l'activité, ce qui
se fait. La notion de tâche véhicule avec elle l'idée de prescription, sinon d'obligation. La