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1.4.3 - Les moyens d'orientation des civilisations archaïques
Par opposition à ce que nous venons d'envisager, nous allons proposer un
rapide aperçu des moyens traditionnels utilisés par quelques populations confrontées
aux grands espaces.
Nous avons une approche techniciste et efficiente, ils sont pragmatiques mais riches d'une
connaissance millénaire de leur milieu. Pour mieux comprendre comment s'élabore l'orientation dans l'espace
de l'enfant, il n'est peut-être pas inutile de considérer ce que des conduites ancestrales ont pu apporter,
notamment dans leur aspect pédagogique. Les peuples primitifs chasseurs ou éleveurs nomades se déplacent
sans problèmes en mer, dans la forêt, la steppe ou le désert, s'orientent sans instruments. Ils savent que leur
vie dépend de leur capacité à se situer, qui émerveille les occidentaux qui ont pu les approcher. Nous
prendrons deux exemples, chez les Touaregs et les Mélanésiens.
1.4.3.1 - Moyens traditionnels d'orientation chez les Touaregs :
Citons FRISON-ROCHE (1965, p. 189), qui rapporte ses méharées au Sahara.
Le locuteur est un militaire méhariste, expliquant à ses compagnons le comportement
de leur guide Touareg.
..." Il n'est jamais venu ici, ses compagnons non plus. Les vieux lui ont donné
des repères, vous savez comment ils opèrent ! Leur sens de l'orientation est
principalement visuel. On leur dit par exemple : le premier jour, partant avec le soleil
dans le dos, tu apercevras lorsque ton ombre aura disparu un redjem de pierres noires,
tourne-toi vers le Nord ; puis, lorsque l'ombre de ton chameau s'étendra à mi-distance
de sa hauteur, tu franchiras un oued avec 4 thalas, et un pâturage de hâd. Tu
baraqueras le lendemain," etc... Dans ce cas, c'est purement la tradition orale qui
permet au guide de mémoriser les repères. Mais l'organisation de ces repères dépend
entre autres de la vitesse de progression. Le Touareg dépend de son mode de
déplacement.
1.4.3.2 - Moyens d'orientation chez les Mélanésiens
COUSTEAU (1982, p. 44-45) rapporte une étude des méthodes traditionnelles
de navigation des Mélanésiens de l'atoll Puluwat, dans l'archipel des Carolines. Ils ont
parcouru des milliers de milles, ne serait-ce que lors de la migration qui a permis
d'occuper ces îles, et passent encore couramment plusieurs jours en haute mer sans
instruments et sans se perdre. Ces gens se transmettent oralement des connaissances
géographiques (astres, terres), océanographiques (courants, marée, mais aussi
espèces d'algues ou d'oiseaux rencontrée en mer) ou météorologiques. Toutes ces
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