etude des aptitudes, des motivations, des profils socio ... - snpsc

(coéquipiers et moniteur), 23,4 % à la nature (cadre et éléments naturels). La spéléologie
apparaît, comparée aux autres APS/PN, comme une "grande découverte", créant des liens
et développant un esprit de solidarité. Par contre, "on relève un paradoxe, à savoir que le
milieu semble l'objet essentiel de la motivation, alors que dans les entretiens sur la pratique
aussi bien que sur le terrain (observation), les aspects techniques (descente, remontée)
tiennent une place très importante par rapport à la découverte du milieu" (p. 42). Le thème le
plus fréquent qui apparaît dans le discours est celui de la sécurité et des risques
éventuellement encourus.
En conclusion pour l'ensemble des activités étudiées, "les allusions à la nature sont
refoulées et les possibilités d'émergence des pulsions sont concentrées sur la technique"
(p. 71) : c'est un processus de sublimation. Nous avancions une explication sociologique à
ce phénomène : "les comportements sont orientés vers un modèle technique de pratique,
visant à une efficacité productive du meilleur rendement, conforme en cela au modèle sportif
dominant" (p 71). Le fait de se polariser sur les aspects techniques fonctionne aussi comme
un processus propitiatoire par rapport à la nature. En effet, le débutant dans une APS/PN est
tellement dépassé par la puissance des éléments naturels qu'il se sécurise en interposant
un écran entre ces éléments et lui : la technique. L'acquisition technique est alors considérée
comme prioritaire, repoussant l'ensemble des autres éléments de la situation, y compris
l'appréhension du cadre dans lequel se déroule l'action, comme des éléments annexes.
En résumé de cette recherche, "il ressort, contrairement au discours pédagogique,
que les comportements sont orientés vers un modèle technique de pratique (condition
d'accès au plaisir, à la réussite, à la sécurité), au détriment d'une vie dans la nature. Les
sensations et les émotions, la jouissance et la souffrance en réponse à la nature sont
estompées au profit de la rationalité que fournit l'approche technique des activités sportives".
1.3.2.4 - SAVET et PIGNON (1979) sont psychologues. Ils travaillent à la formation
d'éducateurs spécialisés et ont été chargés d'évaluer les déterminants chez cette population
du choix (ou du refus) de telle ou telle activité de plein air, en suivant un groupe d'éducateurs
en formation durant 5 stages successifs de ski, escalade, kayak, spéléologie et voile. C'est
leur compte-rendu qui sert de base à notre discussion, avec les conclusions suivantes : les
activités placent les sujets devant une double régression, motrice et fantasmatique. La
régression (SILLAMY, 1980) est "l'adoption d'un comportement caractéristique d'un âge
antérieur". La régression motrice s'observe principalement lorsque l'équilibre habituel est
remis en cause. Sa détérioration renvoie le débutant au temps d'avant la marche ; elle induit
un comportement caractéristique, par exemple la position du débutant en ski, jambes raides,
fesses en arrière, buste en avant. La détérioration de l'équilibre a des effets sur l'ensemble
de la motricité, à commencer par la coordination, et peut même limiter la réflexion tant que
l'équilibre n'est pas retrouvé. C'est ce que H. WALLON (1942) appelle la fonction tonico-
posturale et qui est la base des sports californiens sur lesquels nous reviendront plus loin.