etude des aptitudes, des motivations, des profils socio ... - snpsc

2 groupes de 2 enfants. Les enfants ont cherché leur chemin dans la grotte, essentiellement en allant de
repère en repère. Maxime n'a hésité que 3 fois sur la direction à prendre, les 2 autres groupes d'enfants
respectivement 4 et 5 fois. Ils ont donc cherché un peu le bon passage, mais aucun d'entre eux ne s'est
engagé dans une voie sans issue ; les enfants se sont appuyés sur les repères à chaque changement important
de direction pour déterminer le chemin à suivre. Les enfants, à la tête de leur groupe, progressaient en faisant
appel à leur vue (chacun avait un casque et un éclairage électrique autonome), à leur mémoire topologique et
éventuellement aux repères disposés à des endroits caractéristiques de la progression, tels que changements
de direction, croisement de galeries, etc... Mais dans une cavité, il y a tellement de recoins, de replis de
terrain, de surcreusements que leur activité de choix de trajet est sollicitée en permanence. D'autre part, les
repères portés sur le plan de la grotte leur permettent aussi de suivre leur progression, et donc de se situer
sur ce plan, qui par là même devient signifiant. Pour tous les groupes, le trajet retour a été assez rapide.
2.1.B.6. - Commentaire et discussion :
A 7 ans, des enfants sont donc tout à fait capables d'utiliser des repères topologiques, disposés à
l'aller dans une grotte, pour retrouver le chemin du retour. Ils se servent de ces repères pour se situer sur le
plan de la grotte, au fur et à mesure de leur progression, alors ces enfants n'avaient pas d'expérience
particulière de la lecture de plan ou de carte. Rappelons que notre expérience précédente nous avait appris
qu'ils n'arrivaient pas à utiliser ce plan, vraisemblablement trop abstrait, sous terre, alors qu'ils étaient
capables de réaliser correctement une course d'orientation en extérieur. En utilisant des repères dans la
grotte, nous réalisons un véritable balisage de l'itinéraire, ce qui facilite grandement la tâche des enfants :
OTTOSSON (1988) estimait qu'ainsi des enfants de 4 ans pouvaient revenir sur leurs pas dans un parcours
urbain. Nous donnons par ce moyen aux enfants des instruments concrets de réussite, qui leur permettent
ensuite d'utiliser un outil correspondant au niveau symbolique supérieur, celui de la lecture d'un plan, d'une
topographie. Des enfants entre 5 et 7 ans sont de ce point de vue à un âge de transition, où l'outil le plus
élaboré ne peut être manié efficacement que dans de bonnes conditions. Le fait de poser des repères aurait
vraisemblablement permis, dans notre expérience précédente, aux enfants de 5 ans de se retrouver lors d'une
promenade dans leur quartier, ce qui n'avait pas été le cas à la lecture d'un plan. Pourtant, comme nous,
CHARLES et MANZONI (1996) ont réussi avec des enfants de 5 ans à faire une course d'orientation : cette
activité est donc bien en construction à cet âge, il est possible de la construire avec du temps. D'autre part,
notre expérience avec des enfants de 11 ans nous a montré que la lecture d'un plan de grotte fait appel à des
processus spécifiques, comme la distinction entre les vides (les galeries de la grotte) et les pleins (la roche
encaissante). Il est certain que ce type d'interprétation, cette symbolique, doit poser problème à de jeunes
enfants et nécessite pour eux un traitement didactique particulier ; l'utilisation de repères est un moyen
précieux pour effectuer la transition à une tâche moins concrète, et leur permettre ensuite de se diriger sous
terre avec des topographies.
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