etude des aptitudes, des motivations, des profils socio ... - snpsc

2.3 - Les pratiques de loisir
Elles forment maintenant un type de pratique majeur dans les clubs de spéléologie,
mais aussi et même surtout la motivation la plus fréquente d'incursion dans un site
souterrain, car nous rangeons sous cette rubrique les sorties d'initiation (approche didactique
avec acquisition d'habiletés et de connaissances spécifiques), et les visites par le public des
grottes aménagées. Par rapport aux pratiques que nous avons évoquées jusqu'à présent,
leur caractéristique est de se dérouler sur un terrain préparé : soit la grotte est aménagée,
de manière à être accessible sans matériel particulier, soit il existe quelques équipements à
l'intérieur de la cavité (des spits par exemple), et des publications permettant de préparer la
sortie. La grotte est décrite, topographiée, on sait quel est l'équipement (longueur de corde,
type d'amarrage, etc...) qui est nécessaire. L'essentiel est alors de vivre une expérience qui
peut être riche par bien des aspects : esthétique, vie de groupe, défi physique ou plaisir de
réaliser une belle course. Ce type de pratique recouvre des réalités très diverses, mais il me
semble que les pratiquants se retrouvent sur une manière de concevoir et de vivre l'activité.
2.3.1 - Le tourisme en milieu aménagé
La pratique de loisir la moins "engageante" est la visite d'une grotte aménagée.
L'Assocation Nationale des Exploitants de Cavernes Aménagées pour le Tourisme
(ANECAT) estime à six millions le nombre de visiteurs par an dans l'une des 85 structures
de ce type en France (le gouffre de Padirac (Lot), l'aven Armand (Lozère), les grottes de
Choranche (Drôme) sont parmi les plus connues) (MANTOVANI, 1989).
Le visiteur d'une grotte aménagée commet un acte de consommation qui peut être
très ponctuel et dont le but est essentiellement esthétique, associé à un plaisir apparemment
masochiste (oser affronter un milieu réputé hostile, auquel sont liés toutes sortes de
fantasmes : peur du noir, claustrophobie, vertige), mais dont le risque est absent.
C'est pourquoi dans les motivations des personnes qui entrent dans une grotte, il y a
des réponses à ce type d'interrogation et il faut faire particulièrement attention lorsqu'on
accompagne des débutants. On ne peut pas comprendre une partie de leurs questions si
l'on n'a pas en arrière-plan cette attention à la psychologie bien nommée "des profondeurs",
à laquelle on accède en particulier par le langage psychanalytique. Même dans ces
conditions idéales d'aménagement (éclairage, déplacements faciles) et de sécurité, une part
non négligeable de la population française refuse de pénétrer sous terre.
Le niveau suivant dans la pratique des amateurs de spéléologie est constitué par
ceux, jeunes ou moins jeunes, qui essaient d'aller dans le milieu naturel, non aménagé.
C'est la démarche de l'initiation, avec une personne compétente ou sans. Cela demande un
minimum de matériel, au moins un éclairage sûr. Les clubs et les instances fédérales sont
souvent sollicités par les centres de vacances et de loisirs (CVL), des associations diverses
ou par des personnes de connaissance.