etude des aptitudes, des motivations, des profils socio ... - snpsc

spéléologie apparaît, au terme de cette enquête, comme un exutoire ou un dérivatif
(domaine du loisir), une science, un sport et un art (une source d'enrichissement).
1.3.2 - L'approche clinique
Elle tend à aller chercher, au-delà des motivations rationnelles et explicites, les
origines plus profondes d'un comportement apparemment aussi bizarre et incompréhensible
pour le grand public que celui du spéléologue.
1.3.2.1 - A la suite de leur questionnaire, BARTHELEMY et BREAN (1977) ont
proposé des interprétations sur les motivations conscientes et inconscientes des spé-
léologues. Ils tentaient ainsi de comprendre les différences constatées, dans le discours,
entre les interviews et les réponses au questionnaire pour certains des sujets qui ont subi les
deux épreuves. Le questionnaire semble favoriser l'expression d'une conformité de groupe,
ce qui induit les réponses. Par exemple, l'item le plus rejeté dans leur enquête (la
valorisation, le prestige) résume un thème qui apparaissait développé dans les interviews.
Les mêmes personnes qui parlaient du prestige qu'elles tiraient de leur pratique ont rejeté ce
thème dans l'enquête. Il est peut-être des choses qu'on laisse paraître entre les mots mais
qu'on refuse de voir écrites, à moins que le secret du questionnaire incite à la confidence.
De même, dans le questionnaire de KESSELRING, c'est le symbolisme maternel de
la grotte qui est l'item le plus souvent rejeté. C'est pourtant un thème qui revient
constamment dans la littérature, mais qui a l'air de prodigieusement agacer les spéléo-
logues. Nous prendrons deux exemples de cette attitude : le docteur J F. BRUN a fait
paraître dans Spelunca, revue de la Fédération Française de Spéléologie, en 1982, un
article intitulé "spéléologie et sexualité : une promenade introspective à travers la poésie et la
psychanalyse". L'article est intéressant pour un esprit ouvert. Ce qui l'est aussi, c'est la note
de la rédaction qui exprime les hésitations de celle-ci, qui a quand même préféré finalement
le risque des critiques à la censure pure et simple. Le rejet de la psychanalyse est tel dans le
milieu spéléologique que les rédacteurs se demandent s'ils doivent publier un article non-
conformiste.
L'autre exemple est l'interview du Président de l'Ecole Française de Spéléologie,
R. LIMAGNE, dans la revue de l'Union Nationale du Sport Scolaire (1990) qui dénie
fermement tout intérêt à l'approche psychanalytique.
Nous n'en restons pas moins certain que ces résistances farouches intéresseraient
au plus haut point un psychanalyste. En effet, c'est du côté des plus grandes résistances
que se trouvent les éléments les plus intéressants... Mais revenons aux faits.
1.3.2.2 SEDMAK et MELATO (1971), auteurs italiens vraisemblablement psy-
chologues, ont publié une série d'études cliniques portant sur les motivations des spé-