etude des aptitudes, des motivations, des profils socio ... - snpsc

2.1.6 - La notion de contrainte :
Dans la distinction que fait PARLEBAS entre les contraintes externes, imposées par
la situation, et les contraintes spécifiques, incluses dans les consignes ou les aménage-
ments matériels de la tâche, nous subissons essentiellement en spéléologie des contraintes
externes. L'éducateur peut, dans certains cas, aménager un passage difficile par rapport au
reste de la randonnée, mais cette aide ponctuelle n'est pas forcément facile à mettre en
place. Il faut toujours que l'éducateur s'efforce à choisir des difficultés adaptées à l'élément
le plus faible du groupe qu'il engage, car c'est la grotte qui impose le cheminement, les
contraintes. Il est souvent difficile de venir en aide à quelqu'un coincé dans une étroiture ou
sur une corde. L'éducateur, (ou le responsable du groupe), doit anticiper les difficultés in-
trinsèques et les variations des conditions, s'il veut éviter que la sortie soit un échec qui ris-
que de dégoûter des débutants dans l'activité.
Après avoir suivi la démarche qui a conduit à l'analyse de la tâche, nous allons envi-
sager maintenant ce que FAMOSE (1983) appelle les ressources mobilisées par celle-ci,
avec en particulier les concepts d'aptitude, de capacité et d'habileté.
2.2 - Définition des concepts d'aptitude, de capacité, d'habileté et de performance.
Ce sont les contenus, les produits de l'analyse de la tâche. Mais entre chacune de
ces notions, qui sont fréquemment confondues dans le langage courant, il est nécessaire
pour l'analyse rigoureuse d'introduire des différences.
2.2.1 - Le concept d'aptitude
Vient du latin aptus, donc du verbe apere, qui signifie attacher, trouver des liens de
cause à effet. Il est défini par le Robert comme une disposition naturelle. On peut pressentir
l'ambiguïté de cette définition par l'utilisation du terme "naturelle" (opposition nature/culture,
inné/acquis). La définition précise de ce concept a soulevé bien des débats en psychologie,
que REUCHLIN présente dans son article "aptitude" (Encyclopédia Universalis 1984, C2,
p. 399-402). Nous résumerons ce débat en nous arrêtant sur les points essentiels qui in-
fluenceront notre étude.
Pour PIERON (1949): "ce mot, souvent employé à tort comme synonyme de capaci-
té, désigne le substrat constitutionnel d'une capacité, préexistant à celle-ci, qui dépendra du
développement naturel, de la formation éducative, éventuellement de l'exercice ; la capacité
seulement peut être l'objet d'évaluation directe, l'aptitude étant une virtualité."
Cette définition a été reprise et approfondie par FLEISHMAN (1964), pour qui les
aptitudes sont des caractéristiques individuelles stables, constantes, inchangées par la tâ-
che à réaliser. Les travaux de cet auteur sont importants pour notre étude, car ils sont la
référence essentielle qui, à partir d'une analyse ergonomique de la tâche, a débordé sur le
domaine de l'activité motrice. Ils sont à l'origine du courant de pensée dans lequel se situe