Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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» j'en vois mille devant moi I » Propos qui atteste
et la beauté du visage et la richesse des accoutrements
des dames brugeoises au moyen-âge. On -ne s'étonnera
pas qu'une telle ville eût, à une certaine époque, le
monopole des plus brillants tissus de soie. Le salin de
Bruges était même encore en réputation au xvi*
siècle, témoin l'Inventaire de Gabrielle d'Estrées, la
plus belle des maîtresses du galant Béarnais ; on y lit
en effet cette note curieuse : Un petit coffre de nuit,
de broderie d'or, dans lequel s'est trouvé une thoilette
de toile d'or et son sac detxuil, doublé de SATIJN DE
BBUGES, prisé XXX ècus. C'était déjà une ispmme
élevée pour le temps.
Le luxe dans les étoffes et dans les habits au
moyen-âge entraîna, comme cela n'arrive'que trop
souvent, les hommes et les femmes à en faire abus.
Les deux sexes se distinguaient surtout par l'excès de
la hauteur des coiffures et par |a longueur de leurs
chaussures à pointes, dites à la* ppulaipe (4). ,Le
clir,oniqueur Enguerrand de Mpnstrelet, prévôt, de
Cambrai, peint assez bien, dans un; passage de;ses
Chroniques, les variations des modes au xv e siècle, et
(1) Ce niot signifie à la polonaise, parce que la Pologne s'appelait
autrefois Poulaiûe. Ces chaussures aiguës ci ridicules, nommées Calcei
PûUni, en latin, étaient terminées par une pointe d'un demi-pied pour
Jes gens ordinaires, d'un pied pour les riches et de deux pieds pour les
princes.