Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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frappé au front d'une flèche lancée par un jeune moine. :
dix autres illustres champions tombent à ses côtés. La
terreur est passée dans les rangs des assiégeants. L'attaque
cesse. Les Northmans députent quelques-uns des
leurs aux chefs assemblés dans l'église S. Pierre pour
demander du renfort et suspendent le combat jusqu'à
leur retour.
Après avoir rempli leur mission, les envoyés du corps
assiégeant se retirèrent sous le porche de l'église en
attendant la réponse des chefs. La délibération commença.
Mais, l'insuccès imprévu de l'attaque avait jeté la confusion
dans les esprits. La discussion fut longue et orageuse.
Impatients de tant de lenteurs, redoutant l'approche de
la nuit qui pouvait fournir aux assiégés l'occasion de
s'enfuir et de soustraire leurs richesses à l'avidité du
vainqueur, les envoyés forcent les portes du conseil et
somment les chefs d'en finir. Les cris, les menaces retentissent.
Quelques furieux s'élancent sur l'autel de S. Bertin,
arrachent la croix placée par derrière et la mettent en
morceaux. Au milieu du désordre, les capitaines se lèvent
de leurs sièges et prennent leurs dieux à témoin que si
la ville est prise avant la fin du jour, du soir jusqu'au
matin, il ne sera pas fait grâce à un seul chrétien.
Déjà ils étendent le bras pour prendre leurs drapeaux
rangés contre les murs de l'église. Mais, à ce moment,
une suite de prodiges viennent glacer leurs courages.
Un des sacrilèges qui tout à l'heure avait le premier porté
la main sur le crucifix, tombe en proie à d'horribles
convulsions. Une sorte de délire s'empare de ses compagnons.
Leur vue se trouble. Il semble que leurs enseignes
aient changé de couleult L'étendard blanc planté sur la
colline extérieure leur paraît devenu noir. Epouvantés,