Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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sous Charles-Quint, avaient hérité du goût pour la
dépense et la parure que lcu,rs mères déployèrent
sous les derniers règnes de l'opulente maison de
Bourgogne. En. dépit des lois somptuaires que
l'Empereur fit publier dans les provinces des Pays-
Bas, avec l'espoir de voir reverser dans le trésor de
la guerre tout l'argent qu'il voulait enlever^au luxe,
on vit toujours les dames des grands seigneurs du
pays se distinguer par la richesse de leurs' toilettes
d'apparat. Elles paraissaient en public couvertes de
brillantes robes de brocard, et portant par-dessus un
beau manteau doublé d'hermine, rattaché par-devant
les épaules avec une agraffe en chaînette, dont chaque
anneau contenait un chaton garni de pierre précieuse.
Ce fut à peu près de cette manière qu'était mise la
noble épouse de Guillaume de Croy, marquis d'Artschot,
duc de Solre et de Harchies, sieur de Chièvre,
surnommé le Sage, gouverneur et premier conseiller
de Charles-Quint ; elle était née Marie de Hamalle,
dame de Tamise. Jacques de Bye, en dessinant et
gravant tous les membres de la famille de Croy, par
ordre du duc Charles, nous a conservé la parure de
cérémonie de cette grande dame, qui nou^donne une
idée des modes de son temps. Nous ne dirons pas la
belle, mais bien la bonne et pieuse Marie de Hamalle
portait, sous sa fine hermine, une robe de brocard
presque montante et juste à la poitrine, dont les
dessins relevés en bosse avaient été commandés et
dessinés exprès pour elle. On y voyait les lettres G et
M, initiales de Guillaume et de Marie, reliés par des
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