Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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ébauchées, n'offrent à ces hôtes sacrés qu'un asile bien
précaire. Les moinesdeGand, de Wormhoudt y apportent
les restes de S. Bavon et de S. Winoc : d'autres arrivent
avec les châsses de S. Waswlph, de S. Piat, de S t8 Austreberthe.
On ne rencontrait par les chemins que nonnes, prêtres,
religieux, courbés sous le poids de ces pieux ossements
et allant les cacher dans les villes fortes, au fond des
cavernes ou dans l'ombre des bois. On eût dit ces cités
antiques dont les habitants désertaient en masse leurs
foyers, emportant leurs dieux lares.
A Sithieu même , dont l'enceinte naissante et la réputation
de sainteté inspiraient tant de confiance en dehors,
l'alarme n'était pas moins grande. Quelques mois auparavant
, l'évêque de Thérouanne , S. Folquin , préchant
dans sa cathédrale, s'était interrompu tout-à-coup, et,
saisi de l'esprit prophétique, d'une voix tonnante, il avait
annoncé, à son peuple l'irruption prochaine des Barbares
envoyés par Dieu dans sa colère pour châtier l'iniquité
de la nation des Franks. A ces paroles menaçantes, des
larmes avaient coulé de tous les yeux et plusieurs avaient
fait pénitence. On tremblait pour les reliques des saints.
Tandis que les religieux venus des contrées lointaines
déposaient à Sithieu les trésors de leurs couvents, dans
cette même abbaye, Folquin, en présence de l'abbé Adalard
et des moines les plus vénérables par leur âge et leur
discrétion, enfouissait dans la terre, sous l'autel de l'église
S l -Martin, le corps de S. Bertin (10 juin).
Tout-à-coup, le nuage qui portait la tempête se jeta
d'un autre côté, les Northmans s'arrêtèrent sur les confins
de la Morinie, et pour cette fois Sithieu fut sauvé.
S'il fallait cependant accepter le récit que Prudence