Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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» gouverné en bon pilote. Prions donc le Seigneur,
» notre Dieu, de sanctifier ces eaux (i). »
En donnant toutes ces explications, je m'abstiens
toutefois de prononcer d'une manière absolue sur le
sens de ces symboles, parce que je sais très-bien
qu'une fois lancé dans les interprétations, il est facile
de faire fausse route et de donner une explication à ce
qui est inexplicable ; mais, Je crois qu'on ne peut
admettre que tous ces types, ces symboles, ces allégories
si souvent répétées au Moyen-Age n'ont aucune
signification, car l'esprit et les tendances du siècle s'y
opposent.
Au moment de la Renaissance, il n'en sera pas de
même. A cette époque où l'architecture s'empreint
de sensualisme et oublie ses sublimes inspirations,
tous ces animaux fantastiques n'auront plus de significations,
et ne seront plus, comme on l'a si bien dit,
« que de la débauche d'esprit tendant à la singularité.»
En effet, que peuvent signifier dans nos églises de la
Renaissance, ces saints et ces martyrs escortés de tout
un peuple de dauphins, de syrènes, de faunes et de
satyres armés de flèches et de carquois? Ne comprend-on
pas qu'il y a là une bigarrerie inconcevable,
et que ceux qui mêlaient ainsi la mythologie à la
Bible, l'évangile aux superstitions populaires,n'avaient
(1) S tantes, (ïatres carissimi, super ripnm vilrei fontis ele
Missitlc golhicum ap. Mabillon. Do littirgf. giill. xsxvi, p. 2'i7.— Mabillon
tic antiqnis rilibiis cul. I, p. 175.