Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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Fraiichois. Et estoit lé champ dudit s' d'Escordès tout fermé et clos
de chariotz à limons faictz en manière de coffres d'almare à feste,
lésquelz se ôùvroient par feuiëtz à manière de créteàux. Et sy estoient
iceulx coffres remplis de terraigés, fermez et joiriclz ensemble
de deux annèàulx de fer. Et sy en àvoit grand nombre, car
chacune dixàine d'iceulx archiers estoit furnie d'ung charriot et
d'ung pavillon. Pareillement ledit champ es entrées estoit fermé de
bolevers et artillerie pour deffendre les sailies et escarmouches de
i'ènri'emy, et tout alentour fortifié de gratis franchis et hàulte relevée,
esqûélz estoiént logez tes g'astadours ou pionniers chacun
g'àrriy de piqué ou halébârdé. Et quant aux Souisses ils estoiént logez
du costé de la porte qui înaisne vers Arras, lesquelz comme dit
est estoiént en nombre dé dix mille hommes. Et lors commença
l'artillerie à besongnèr tarit d'ung côsté que d'autre, laquelle démena
un merviieux tintamàre tant sus là ville que sus lé champ
dudit s? d'Escordès. Car cëulx de là ville âvoient affusté une ser- -
pentine sus le clocher de l'église Sâiht-Pierre, dé laquelle ilz traveilloient
mèrvileusement le champ des Franchois, Où ils portèrent
grant domage à raison qu'ils estoiént àiiisy campez en une plaine.
De sorte que le s'd'Escordès leur manda que sy plus en faisôiént
il feroit abatre ladite église et raser à plat de terre. Par qùoy à tant
cessèrent ladite bàtërie.
Lendemain que ladite ville fut ainsi aviroiinée de tous côstez et
assiégée dés Franchois en la manière que dit est, les s" de Cohen
et de Gapane sortirent de rechef en plain jour sans autre cômpaighie
et entrèrent au champ dès Franchois Où trouvèrent le s r d'Escordès,
chef dé cestè armée, accompaigné de plusieurs Capitaines.
Lesqùeîz, après aucuns propos, se mirent ensamble à jouer aux
dez, où le "s r de Cohen perdit gros deniers. Et durant que lesdis s"
estoiént hors la ville l'artillerie cessa à besongnèr tant d'un costé
que d'autre ; mais incontinent qu'ils furent retournez, commencèrent
à besongnèr comme devant. i
Or la dernière nuit dont la ville fut rendue au lendemain, le
maïeur d'icelle ville fut mis à mort à raison qu'il né Voloit consentir
la reddition d'icelle estre faite par ledit s' de Cohèn ; ains estoit
d'opinion à vailamant résister soubz espoir d'aucun secours. Dont
ce voiant ledit s r de Cohen le xxvij e jour dûdit Mois de julet sortit
.encore une fois de ladite ville par la porte de N Dame, non pour