Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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Cette sentence fut bientôt l'occasion d'une démarche
touchante. Le 26 février, les Mayeur et Échevins des
deux bans, accompagnés d'un grand nombre de bourgeois,
se rendirent auprès des Chanoines assemblés en
Chapitre, pour obtenir d'eux le congé dont ils avaient
besoin pour le bien de leur chapelle. Ce fut le Mayeur
lui-même* qui porta la parole, et il le fit en ces termes :
« Nos Seigneurs, nous averties fait réédifier le capelle de
dehors les murs en l'honneur de Diu et de le glorieuse
Vierge Marie, sa mère, et avesmes en icelle fait faire deux
auteux neufs et pendre une cloquetle pour sonner, lesquels
deux auteux et cloquette nous ne poïemes faire sans vos
licences, et pour ce laditle cloquetle est ostée et vous
baillée a vos droits. Si vous supplions et requérons que
vous, de grâce, vouliez mettre vos assens ■ et consens que
lesdits deux auteux demeurent, et que puissions faire
mettre une autre cloque audit cloquier pour sonner aux
messes et à l'élévation; si nous ferez amour et grâce selon
la dévotion que nous avons tous a leditte capelle. »
La prière était trop convenable pour que les Chanoines
pussent la rejeter. Ils accordèrent donc ce qui leur était
si ardemment demandé; mais ils y mirent la condition
que la nouvelle cloche ne dépasserait pas le poids de
cent quarante à cent soixante livres (1).,
En 4365, les Mayeur et Échevins ayant obtenu de
rÉvôque de Térouane la.permission de faire célébrer la
messe, de temps à autre, dans la halle de la ville, pour
le salut de leurs âmes, y firent poser à cet effet un autel.
Les Prévôt, Doyen et Chanoines n'eurent pas plus tôt*
connaissance de l'érection de cet autel, qu'ils en firent
(1) Voir les lettres d'acquiescement des Mayeur et Echevins, citées
ù la page précédente.