Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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temporelle à Aire et aux environs, un bailli et quatre
hommes de fiefs. Ce personnel étant devenu insuffisant,
le Chapitre résolut, en 4323, de créer cinq fiefs de
plus (1). Les lettres qu'il octroya aux personnes qu'il
(1) Dans la notice de Bultel sur Télat ancien et moderne de la
province d'Artois, imprimée en 1748, et dans les différents almanacbs
d'Artois publiés de 1755 à 1789, on ne voit figurer, parmi les officiers
de la justice temporelle du Chapitre d'Aire, que deux hommes
de fiefs, que l'on désigne quelquefois $ous le nom d'hommes de fiefs
à verge. Il y avait loin de là aux neuf Jdeffés dont le Chapitre avait
reconnu la nécessité en 1323, pour l'administration de sa justice.
Sur ce point encore, comme sur tant d'autres, les institutions du
Chapitre avaient bien perdu de leur importance au moment du bouleversement
général qui les renversa définitivement. Jusqu'à celte
dernière époque, les neuf fiefs ne continuèrent pas moins d'exister,
chargés de leurs redevances féodales ; mais la plupart des titulaires
se trouvaient dispensés, par la force des choses, de l'exercice de
toutes fonctions judiciaires.
Un dénombrement, remontant à l'année 1657, des fiefs tenus
du Chapitre d'Aire, est conservé dans les archives capitulaires. On
voit par ce dénombrement que chaque fief était sujet à des droits de
cambellage, et, dans le cas de vente, au droit seigneurial du quint
denier.
Le fief de Haullcamp comprenait cinq bonniers et un quartier de
terres situées dans la paroisse de Steenbeck, en Flandre.
Le fief de la Lance consistait en six mesures et soixante verges
de prés, joignant les Moulins-le-Comte. — En 1690, les terres sur
lesquelles était assis le fief de la Lance étaient, depuis plusieurs
années déjà, dans le domaine du roi, comme comte d'Artois. Elles
avaient été annexées aux Moulins-le-Comte, moyennant 5 florins
8 sols d'arrentissement par an, payables par le domaine du roi à
Aire. Le propriétaire de cette rente était l'homme de fief du Chapitre,
et remplissait les devoirs dudit fief (Archives du Chapitre; dénombrement
fourni en 1690 ; pièce cotée PPPPP.) — Le fief de la
Lance présentait cette particularité que le possesseur devait, le
jour de Pâques communiaux, au moment ou l'on chantait aux vêpres
le Magnificat, venir déposer lui-même sur le grand autel du
chœur de la Collégiale, ou, dans le cas d'empêchement dûment constaté,
y faire déposer par la personne qu'il commettait à sa place, une
lance blanche, sans fer et sans arrêt, de telle longueur que, de chaque
côté de l'autel, elle dépassât d'un pied. Le fieffé ou son repré-