Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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Non-seulement le prudhomme Polman ne louait pas
cette manière d'agir, mais il tonnait contre elle.
Hélas ! nous devons le dire, il prêcha dans le désert.
Son livre, fort curieux du reste, et aujourd'hui trèsrecherché
des bibliophiles, ne fît pas remonter les
corsages, ni grandir les fichus d'un ïota ; en 4684,
nous lisons qu'un vénérable évêque se vit forcé de
parler haut contre ces nudités scandaleuses, moins
pardonnables encore dans les contrées du Nord que
sous les chaudes températures du midi ; le prélat
ordonna même aux confesseurs de suspendre l'absolution
jusqu'à un amendement visible et complet (1).
Les sept curés de Lille, dit Victor Derode (2), dans
son histoire de cette ville, lui avaient présenté requête
à ce sujet, lui remontrant « que l'immodestie de
quantité de femmes et de filles du monde était venue
à tel excès, qu'elles portaient la gorge et les épaules
toutes découvertes ; de sorte qu'elles étaient la source
d'une quantité de péchés mortels que ce mal allait
(1) Un homme d'esprit, M. d'Houdetot, du Havre, fait la réflexion
suivante dans son recueil de maximes piquantes réunies sous le titre de :
Dix épines pour une fleur : — « Que les femmes se décolletent un peu
» plus ou un peu moins, ce n'est, après tout, qu'une question — de
» pudeur? — Non ; d'embonpoint, n
Or, chez les flamandes, en général, l'embonpoint, si nous nous en
rapportons à Rùbens, était naturel: aussi a-t-on dû leur savoir plus de
gré qu'aux femmes des autres nations, d'avoir eu la modestie de se
couvrir lorsque la mode du temps était de se décolleter.
»
(2) Histoire de Lille, i. II, p. 870. .