Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

— 129 —
sonne relevant d'eux par droit paroissial (1) qui oserait
témérairement porter la main soit sur eux, soit sur leurs
clercs, retenir de force ou incarcérer les uns ou les autres,
ou attenter à leurs biens (2).
En 4238, Pierre de Douai, évèque de Térouane.s'étant
trouvé, in propriâ personû, dans la Collégiale d'Aire à
l'installation du prévôt Philippe Canny, déclara par acte,
sur la réquisition des Chanoines, qu'il n'avait eu l'intention
de créer, par sa présence, aucune charge pour leur
église, et qu'il n'avait assisté à la cérémonie que par affection
pour le prévôt et en considération de l'intimité
toute particulière qui les unissait. L'évêque reconnut en
outre par le même acte que les évoques de Térouane n'avaient
et ne pouvaient demander aucun droit à l'occasion
de la réception ou de l'installation des prévôts d'Aire (3).
La question d'argent n'était sans doute dans cette affaire
qu'un faible mobile aux yeux du Chapitre ; mais il
était très-jaloux de ses privilèges, et cela suffisait pour
lui faire redouter jusqu'à la moindre innovation. C'était
encore pour lui, il faut bien l'avouer, le meilleur moyen
de se défendre contre les empiétements de l'autorité
épiscopale, qui tendait toujours à s'accroître aux dépens
de la puissance des communautés religieuses. Les Chanoines
se tenaient sur leurs gardes, et l'expérience prouva
que ce n'était pas sans raison. Le peu de questions que
nous avons vu débattre jusqu'ici entre l'autorité épiscopale
et le Chapitre n'étaient en effet que le prélude de
différends plus sérieux, qui devaient particulièrement se
(1) On verra plus bas que le Chapitre était curé primitif des paroisses
d'Aire.
(2) Pièces justif., n° 12.
(3) Collectanea, f" 93.
9