Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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Au concile de Quierzy, Charles fut obligé de venir
avouer, à la face de l'empire, l'appauvrissement de ses
sujets et de confesser la honteuse origine de la souffrance
publique, qu'il attribua lui-même à l'impôt payé aux
Northmans pour le salut du royaume.
Quand la mort vint, en 877, terminer les stériles agitations
dans lesquelles s'était consumée la vie du dernier
des petits-fils de Charlemagne, la décadence de l'empire
était visible pour tous et le tableau qu'en traçait l'archevêque
Hincmar, la plus pure et la plus grande figure de
ce temps, restait plutôt en deçà qu'au-delà de la vérité.
« Faites cesser, » disait l'éloquent prélat à Louis-le-Bègue
avant d'oindre de l'huile sainte le front du jeune roi,
« faites cesser les rapines et les dépradations dans le
« royaume, portez remède aux maux de ce misérable
« peuple qui depuis tant d'années gémit écrasé sous le
« poids des exactions de toute sorte et des contributions
« levées pour repousser les Northmans. Que la justice et
« le jugement, qui sont comme morts parmi nous, revi-
« vent sous votre règne, afin que Dieu vous rende le
« courage nécessaire pour vaincre les païens. Car, voici
« assez longtemps que ce royaume ne sait plus leur op-
« poser pour sa défense que des tributs qui ont épuisé
« les pauvres gens et ruiné jusqu'aux églises si riches
« autrefois (1). »
Mais, comme les cris du peuple, la voix d'Hincmar se
perdit sans évoquer l'ombre de Charlemagne. Les dynasties
sont pareilles aux individus : quand leur heure est
marquée, il faut qu'elles meurent.
(1) Ep. Hincmari laidovico Balbo, a. 877. Hist, des Garni, t. IX,
p. 256. .