Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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Les hommes se revêtaient de bonnes et belles
étoffes, en Flandre ; elles avaient surtout le mérite
de la qualité et de la solidité. Alors on ne changeait
pas d'habits à chaque saison, ni même à chaque
année, et l'on savait allier le luxe avec la conservation.
C'était l'esprit d'ordre et de propreté de la
bonne Flandre qui se reflétait jusques dans la toilette
de ses habitants. Les femmes même possédaient de
ces robes solides et impérissables, malheureusement
introuvables aujourd'hui, qu'elles mettaient pour se
marier et qu'elles reproduisaient au grand jour et
intactes à leur jubilé de noces, cinquante ans plus
tard!
Sluper, d'Herzèle, qui publia une suite de costumes
imprimée et gravée à Anvers, en 1572 (2), donne la
représentation du flamend avec ce quatrain explicatif :
Si du flamend veut sçavoir la vesture
Sa courte robe, et sa manière aussy,
Tu le verras par cette pourtraiture ;
Changer d'habit ce n'est point son soucy.
Ainsi, à cette époque, le flamand était constant
dans ses modes, qui avaient un caractère assez particulier
pour qu'on en fit l'objet d'une description
(1) Omnium ferè gentium nostrœque cetatis nationum habitus, et
effigies; cum J. Sluperii Herzelensis in eosdeni epigrammata, adjecta
ad singulas icônes, Gallica tetrasticha. Anlverpiœ, J. Bellerus, 1572,
ia-&i} figures sur bois (V. flg. 33, 34, 35 et 36).