Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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niques du IX e siècle les traditions populaires sur Isembard
et Gurmund.
La poétique légende d'Hernekin surtout doit trouver
sa place dans le récit des expéditions des Northmans en
Morinie et l'on nous pardonnera de la reproduire ici
dans toute son étendue. Intéressante pour l'étude de
l'histoire positive qu'elle complète , elle est plus remarquable
encore par le ton qui y domine et le sentiment
chevaleresque dont elle reflète l'apparition au milieu des
sombres préoccupations de la décadence carlovingienne.
En plaçant à côté de l'histoire authentique ces fictions,
où la réalité se mêle à la fable , nous n'avons pas sans
doute la pensée de commander pour elles la croyance
due seulement aux véritables historiens. Mais, si l'antiquité
charmée de l'exactitude des descriptions topographique
de l'Iliade, de la vérité morale qui anime les tableaux
du poète, n'a pas hésité à placer sa statue parmi
celles des pères de l'histoire, pourquoi se montrer plus
sévère pour les chants de nos premiers rapsodes?
Au début de la légende du comte Hernekin, le trouvère,
dont la prose latine d'un naïf généalogiste nous a conservé
la chanson mutilée, nous montre les Northmans ou les
Sarrasins, comme il les appelle, débarquant sur les côtes
de la Manche avec soixante mille hommes. Le comte de
Boulogne, Hernekin, frère de Bauduin de Fer, comte de
Flandre, et gendre du comte flelgot, n'a que trente mille
lances pour garder le rivage. Réuni à Belfrid, comte
d'Hesdin, il veille à l'embouchure de la Canche et de
l'Authie et ses soldats couronnent les mamelons et les
défilés qui hérissent, sur une ligne de seize lieues de long,
les abords de la Fosse boulonnaise. A la nouvelle que
l'ennemi a pris terre au nord de la Liane, Hernekin re-