Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

— 270 -
quatre croix de Bourgogne, de grande dimension, formées
chacune de deux bâtons noueux, et chargées en
cœur du briquet de la Toison d'or. Deux de ces croix
sont accompagnées d'une couronne impériale entre les
branches supérieures, et de la Toison, avec quelques
étincelles, entre les branches inférieures. Sept petites
croix de Bourgogne, à branches lisses, sont placées entre
les nervures en cintre de la galerie.
Les différents insignes dont on vient de donner la description
étaient de ceux de Charles-Quint, qui était, on
le sait, comte d'Artois, et qui fut même seigneur souverain
de ce pays à partir de \ 829.
L'emblème principal représenté sur la travée du côté
de l'épître, où il est répété jusqu'à quatre fois, brochant
sur deux ancres en sautoir, est appelé par M. Morand :
« une espèce de tablier de pont, d'où sortent des flammes
[i). » On lit au-dessous du triforium la devise Non à
tant, en caractères gothiques. Trois limaçons, primitivement
séparés par deux petites croix de Bourgogne, sont
peints entre les nervures de la galerie. Une des deux.
croix a disparu avec la partie de la muraille sur laquelle
elle se trouvait ; mais l'autre est encore très-visible.
Le corps de la devise d'Antoine de Bourgogne, seigneur
de Bevres, de Tournehem, etc, fils naturel de
Philippe-le-Bon, et connu dans l'histoire sous le nom de
Grand Bâtard de Bourgogne, était en tout semblable à
l'objet qui a été pris, sur les parois de l'abside de la Collégiale,
pour un tablier de pont. On aperçoit cet objet
sur deux médailles du Grand Bâtard publiées par Van
Miéris, qui y voit une barbacane (2), et sur les murs du
(2) Esq. scén., p. 18.
(3) Histori der Nederlandsche vorsten, etc.; La Haye, 1732.
Tome I er , pages 79 et 127.