Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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Par sa charte de 1075, le roi Philippe ï" accordait aux
chanoines le droit d'élire eux-mêmes et librement leur
prévôt (1). Suivant le manuscrit des Origines de la ville
d'Aire (2), le Chapitre n'aurait perdu son privilège d'élection
libre que depuis «l'induit accordé à Charles-Quint de
nommer et conférer les premières dignités d'icelui Chapitre.
» Philippe II, en 1559, fit usage, en faveur de
Maximilien Morillon, du droit accordé à son père par le
Saint-Siège ; mais le Chapitre ne voulut pas, dans le
principe, accepter le nouveau prévôt qui lui était imposé,
et ce ne fut qu'après avoir vu saisir son temporel à la
requête des officiers fiscaux du conseil provincial d'Artois,
qu'il se décida enfin à obéir à la volonté du prince.
Sous l'empire du nouveau mode de remplacement du
prévôt, ce remplacement avait lieu ainsi : le souverain
nommait le candidat et le faisait présenter à l'agrément
des chanoines, qui l'élisaient pour la forme ; l'évoque
diocésain confirmait ensuite l'élection, et le Saint-Siège
la sanctionnait par ses bulles (3).
Tel était l'usage adopté quand la ville d'Aire tomba,
en 1676, sous la domination française, et les rois de
France n'y changèrent rien. Mais le prévôt François de
la Barre étant venu à décéder au mois d'avril 1712, pendant
que la ville était au pouvoir des hauts alliés, qui
s'en étaient emparés en 1710, le Chapitre voulut profiter
des circonstances pour rentrer en possession de son ancien
droit d'élection (4). Ce fut en vain qu'il le tenta.
Les États généraux des Provinces-Unies, agissant comme
(1) Pièces justif., n° 1.
(2) P. 30.2.
(3) V. les registres aux actes du Chapitre, passlm.
(4) Reg. aux actes, t, IX.