Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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noine sous-diacre, que le bailli d'Aire, Jean de Noyelle,
avait fait arrêter et retenait prisonnier, bien que le cas
de flagrant délit n'existât même pas. On ignore ce
qu'avait fait le chanoine et comment se termina l'affaire.
On sait seulement que le Chapitre fit usage
dans cette circonstance des pouvoirs d'excommunication
qui lui avaient été conférés par le pape CéleslinllI (1).
Les Chanoines firent d'abord sommer à trois reprises le
bailli d'Aire, par deux de leurs confrères, de leur délivrer
le prisonnier, pour être jugé par eux et puni s'il y
avait lieu. Le bailli ayant refusé d'obtempérer à ces sommations,
le Chapitre lança des lettres de monitoire (2),
adressées aux prêtres et chapelains de son église, et par
lesquelles il déclarait excommuniés le bailli, les deux
châtelains de la ville et tous leurs complices et fauteurs,
si le chanoine incarcéré ne lui était remis promptement,
sans frais et sans dommage, et s'il n'était en outre fait à
l'église réparation convenable de l'injure qu'elle avait
subie.
On verra dans le chapitre suivant que les mayeur et
échevins ne considérèrent pas toujours, non plus, de
même que le bailli d'Aire, comme complètement inviolables
dans leur personne les membres du clergé de la
Collégiale, et qu'ils firent notamment emprisonner un
prêtre et un clerc tonsuré, habitués de cette église, le
premier en 1497, et le second en IS47.
Les Chanoines ordonnèrent en assemblée capitulaire,
le 29 octobre 1570 (3), que les titres et registres appar-
(1) Voit' au chapitre précédent.
(2) Colleclanea, f° 8.
Les lettres de monitoire portent la date du 21 janvier 1388 (v. s.}.
(3) Iteg. aux actes, tome IM.