Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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.pour elles des tableaux plus dignes du pinceau : Louis III
triomphant à Saucourt, Hernekin mourant à Samer, Gurmund
et les Barbares écrasés au terme de leur course.
Noble et imposant spectacle : c'est la foi guerrière qui
renaît, c'est la chevalerie qui vient au monde au milieu
des flammes.
Jamais, du fond de la Scandinavie, armée plus formidable
n'avait fait voile pour la Gaule que celle qui, en
879, prit terre sur les côtes de la Manche. Les annales
contemporaines ne donnent pas le nom des chefs qui la
commandaient. Mais, à défaut des écrivains du IX" siècle,
la tradition populaire a conservé avec tant de constance,
a fixé dans toutes les mémoires en traits si énergiques
les sombres figures de Gurmund et d'Isembard que ce
témoignage des générations a dû être accepté sans hésitation
par l'histoire. Aujourd'hui encore, le pâtre montre
à Vignacourt, dans les plaines de la Picardie, la tombe
du roi Gurmund et dans les champs de Bourfontaine, celle
du géant Isembard, le traître, le félon, enseveli sous un
tas de fumier, au pied des ruines de son château de La
Ferté.
Gurmund, le puissant roi du Nord, que Suhm confond
avec le terrible Hasting ou le roi danois Gorm le Vieux
et dans lequel nous retrouvons volontiers l'un des conquérants
de la Grande-Bretagne-, Gorm l'Anglais : Isembard
le maudit, le Frank qui trahit son pays, le chrétien
qui trahit sa foi, le noble parjure à son roi, type de ces
chrétiens infâmes qui, pendant les courses d'Ifasting,
s'étaient faits les pourvoyeurs de la barbarie, le renard
qui guide les tigres, l'apostat sur lequel, d'âge en âge,
s'appesantiront les malédictions des peuples, tels sont les
deux hommes qu'une tradition vengeresse indique comme
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