Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

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Les'droits de seigneurie et de justice que possédait le
Chapitre dans les localités désignées ci-dessus n'appartenaient
pas à tous les Chanoines indistinctement. Ils
n'étaient en quelque sorte qu'une conséquence de la propriété
des biens sur lesquels ils s'étendaient. C'est ainsi
que les Chanoines des Quatorze étaient, avec le Prévôt,
seigneurs et justiciers dans le village de Wail presque
en entier, et partiellement dans ceux de Mazières, Baisieu,
Rocourt, Magnicourt, Tatinghem, etc. ; que les
Chanoines des Dix étaient seigneurs et justiciers à Capellebrouck;
que le Chanoine de S l -Venant avait une
partie de la seigneurie et de la justice dans le bourg de
ce nom et dans quelques localités voisines (1). Les Cha- •
noines en corps soutenaient au besoin les droits particuliers
de leurs confrères, couvraient ces droits de l'autorité
imposante du nom du Chapitre et des privilèges communs
de leur église ; mais il y avait loin de là à une entière
communauté d'intérêts.
Une charte de Philippe d'Alsace de l'année 1190,con-
chapellenies, et d'autres enfin avaient été acquises, paraît-il, par le
Chapitre, en vertu d'une bulle du pape Innocent IV, transcrite dans
le Collectanea, et qui autorisait les Chanoines à racheter, même audehors
du diocèse, les dîmes possédées par des laïques.
Comme presque tous les décimateurs, le Chapitre d'Aire a eu à
soutenir, dans les trois derniers siècles, des procès nombreux, au
sujet de sa part de contribution aux réparations des églises, et à
la portion congrue des curés ou des vicaires, des paroisses dans lesquelles
il cueillait la dîme, en tout ou en partie. Nous ne nous étendrons
pas sur ce sujet, où nous n'avons rien remarqué qui nous ait
paru mériter ici une mention spéciale.
(1) Malbrancq (tome III, p. 283) parle ainsi du chanoine de S'-Venant
: « Et quopiam gaudet in Venantiopolim jure ; unde canonicus
Me longiorem ptrticam in supplicationibus gestwre assolet. *
Le Chapitre entier avait aussi quelques droits de justice et de
seigneurie à S'-Venant, mais ces droits étaient peu considérables,
comparés a ceux du chanoine.
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