Mémoires 1858 Tome 10 - Ouvrages anciens sur Saint-Omer (Pas ...

« tranchèrent du souverain et ne reconnurent les Rois
« que comme supérieurs en dignité, auxquels ils devaient
« seulement à ce titre l'honneur et l'hommage C'est
« là la véritable origine des principautés et des souve-
« rainetés héréditaires en France (1). »
Parallèlement à ce mouvement ascendant de la noblesse
féodale, se manifeste, au milieu des périls de chaque jour,
le développement de la bourgeoisie retranchée dans les
villes. Les restes des cités romaines détruites, les am:s
de huttes confusément rassemblées au pied d'un riche
monastère , deviennent des bourgs , se resserrent, s'entourent
de murs fortifiés, se ceignent de hautes tours, de
fossés profonds. Les débris de la classe des hommes libres,
des flérimen, accourent dans leur enceinte. Dès la fin du
XI 0 siècle, l'historien voit se former, dans les Flandres et
la Morinie, la souche de cette fière bourgeoisie , née de
la guerre comme la féodalité, comme elle ardente et batailleuse,
et qui, pendant toute la durée de sa puissance,
maniera aussi vaillamment la lance de l'homme-d'armes
que la navette du tisserand. Pendant que le serf rustique
se réfugie sous les murs du château, les classes moyennes
se pressent à l'abri des remparts des jeunes cités qui
surgissent au milieu des ruines : Bruges , Ypres , Mons ,
dont les comtes de Flandre et de Hainaut bâtissent les
forteresses ; St-Omer, dont les bourgeois arrosent de
(.1) Ducango,//i'st. de l'état de la ville d'Amiens. Amiens, 1840,
p. 40, 42. — Voy. aussi Hume, Hist. of England, t. I; Bonamy,
Mém. sur les causes de la facilité que les Normands trouvèrent,
etc., t. XVI etXVH des Mém. de l'Acad. des Inscript. ; Van liolhuis,
de Normannen in Nederland; et le Mémoire que nous avons publié
en 1843 sur les Invasions des Norlhmans en Belgique, t. XVI des
Mém. couronnés de l'Acad. Roy. de Bruxelles.